6581.hr - Illustration Les retenues d’eau, pas assez nombreuses
41 % des surfaces légumières bretonnes sont irrigables. Les réserves du Morbihan captent 0,16 à 0,22 % de la lame d’eau hivernale moyenne (source DDTM 56).

Les retenues d’eau, pas assez nombreuses

Éviter, réduire, compenser : c’est la règle de conduite de l’administration concernant la création de réserves pour l’irrigation. Malgré les blocages, quelques avancées sont à noter.

Beaucoup de projets mais peu de réalisations. Face aux aléas climatiques de plus en plus nombreux, les légumiers désespèrent de pouvoir sécuriser leur production en créant des réserves. Les données météo de Lorient ne sont pas rassurantes ; la pluviométrie estivale est en baisse et la température a augmenté de 2°C en 30 ans sur la période de culture de la majorité des légumes (avril à septembre). « Les projets sont financés (subventions régionales ou départementales) mais les autorisations administratives sont refusées », indique Jean-Claude Orhan, président de l’UOPLI. Dans le Morbihan, des rencontres régulières avec les services de l’État ont permis d’aborder les difficultés rencontrées. « Le préfet devrait signer 6 arrêtés afin d’autoriser de façon pérenne le pompage en rivière pour des réserves existantes au remplissage trop souvent partiel ». Une cartographie des zones humides, à la demande du préfet, est en cours pour identifier les endroits les plus favorables à la création de réserves. Conscient de l’enjeu, il a formulé une demande auprès du ministère de la Transition écologique pour faciliter le pompage hivernal afin de compléter le remplissage de nouvelles retenues.

Incertitudes

Des inquiétudes subsistent. Des quotas de consommation d’eau seront peut-être, à l’avenir, déterminés par territoire et par usage. « L’administration souhaiterait une lecture par bassin versant, ce qui est difficile car le choix de créer une retenue appartient à l’agriculteur, pas à l’OP ». Les détracteurs de l’irrigation craignent, qu’après les légumes, les réserves servent à faire pousser le maïs, par exemple. Des mesures compensatoires sont prises lors de la création de réserves, avec des incertitudes concernant la superficie des zones concernées. L’acceptabilité sociétale se pose ; le grand public n’est pas conscient des enjeux de l’irrigation et s’y oppose souvent. La régularité et la qualité des productions légumières dépendent pourtant de l’arrosage. La tendance de rendement est à la baisse depuis quelques années dans les trois grandes régions françaises de production : Bretagne, Sud-Ouest et Nord. Les aléas climatiques plus nombreux (coups de chaleur ou excès d’eau) en sont responsables tout comme l’interdiction de certaines molécules de traitement…

Création d’une association bretonne d’irrigation

« Toutes les décisions se prennent au niveau régional ; les outils industriels se concentrent ; elle est indispensable pour maintenir les réserves existantes ; elle doit être forte pour communiquer auprès de la société ». C’est en ces termes que les responsables des anciennes ASL* bretonnes (Cornouaille, Armor, Morbihan, La Pérouse, Sud Vilaine) ont justifié la création de l’ASL Breizh Irrigation, entérinée lors de l’AG de l’UOPLI vendredi dernier à Josselin et qui les regroupe toutes. *Association syndicale libre.


Tags : ,
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article