6472.hr - Illustration Être à l’écoute des jeunes adhérents

Être à l’écoute des jeunes adhérents

Autre sujet de préoccupation pour la Coopération agricole : le renouvellement des générations. 

Une exploitation sur deux va changer de main dans 10 ans. « Si on veut assurer la souveraineté alimentaire, il faudra des bras », relève Jean-François Appriou, qui se veut « optimiste » face à ce grand défi.  Le responsable de la Coopération agricole Ouest précise : « Je crois en l’avenir de notre territoire et au poids de l’agriculture dans la richesse de notre pays. »

Un engagement différent

« Il y a de la place et de beaux métiers à pourvoir », lance Dominique Chargé. Le président national de la Coopération agricole s’engage dans ce challenge, mais « il ne pourra se faire sans un message de soutien fort de la société », pour une meilleure visibilité à long terme. Pour le responsable professionnel, la filière agricole peut agir sur son image, pour l’attractivité des métiers. Elle peut également adapter la formation pour caler les compétences face aux besoins des exploitations et des entreprises agroalimentaires. Reste qu’il faut être « à l’écoute des nouvelles attentes des jeunes adhérents, qui se projettent différemment dans le métier ». Il précise : « Notre génération voyait la coopération comme un accès au marché : ensemble, on était plus fort, tant sur les débouchés que pour l’approvisionnement. Aujourd’hui, les jeunes adhérents voient la coopérative comme un moyen pour répondre à leur projet individuel. » C’est un défi de répondre à cette « agriculture plurielle, sans opposer les agricultures », ajoute Jean-François Appriou.

Cette nouvelle donne côtoie les nouvelles attentes sociétales. « Comme dans beaucoup d’autres secteurs, cela va entraîner des bouleversements dans nos modèles économiques. Nous n’avons pas attendu, des modifications ont démarré il y a une dizaine d’années, mais nous devons en parler davantage », continue Dominique Chargé. Il va falloir recréer une « dynamique économique, qui reste à définir », pour englober toutes ces attentes et « réécrire les modèles économiques de nos structures coopératives ». 

« Mettre l’innovation au centre de nos coopératives »

« On importe du soja car c’est la protéine la moins chère. La protéine française n’est pas compétitive », lance Jean-Francois Appriou. « On a délaissé l’innovation sur ce créneau. Si on avait dépensé le même budget pour les protéines que pour la recherche variétale en blé, on aurait aujourd’hui des solutions à proposer… » Le cycle des productions agricoles impose un temps de recherche long. « Et les marges de manœuvre en expérimentation sont faibles en exploitation quand le revenu n’est pas élevé ». Aussi, c’est une mission déléguée à la coopérative. « Il nous faut penser à mettre ce budget innovation en place tous les ans : le conseil, l’accompagnement des agriculteurs est notre culture, notre raison d’être et l’attente de nos adhérents. » Un accompagnement pas toujours facile, où l’agriculteur demande une vision stable et claire sur l’avenir, dans un monde où les exigences de la société vont dans tous les sens et à grande vitesse.


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