D6176.hr - Illustration De nouvelles cultures pour l’alimentation humaine
De gauche à droite : Erwan Collin, Pascal Jamois, Antoine Herber et Anaïs Charmeau, dans la parcelle d’essais sur le site du salon bio.

De nouvelles cultures pour l’alimentation humaine

Au sein de leurs groupes Ceta 35, des agriculteurs se lancent dans de nouvelles cultures pour l’alimentation humaine, avec l’objectif de dégager une forte valeur ajoutée.

En prévision de « La Terre est notre métier » (qui a été annulé), le Ceta 35 avait implanté des parcelles d’essais en soja et quinoa bio sur le site du salon à Retiers (35). Le Ceta compte aujourd’hui 3 groupes de progrès en lait bio et trois en cultures bio. 12 % des adhérents ont adopté ce mode de production. « Nous travaillons notamment sur la création de références locales (maïs, céréales, sarrasin…), mais aussi sur la mise en place de nouvelles cultures à destination humaine comme le quinoa, le soja, la lentille, le lupin. C’est une attente des producteurs. L’objectif est que ces cultures soient aussi rentables que le lait », explique Erwan Collin, animateur culture au Ceta 35.

Des variétés très précoces

Le soja est testé depuis 4 ans en conventionnel et depuis 2 ans en bio, avec 25 ha implantés au total cette année par les adhérents. « Cette culture se bine, se herse facilement. Nous travaillons des variétés ‘000‘, très précoces, implantées mi-mai et récoltées vers le 20 septembre. Dans notre zone, la problématique est d’arriver à maturité quand les conditions de récolte sont encore favorables. Mais sur ces variétés, le taux de protéines de 40 % (seuil pour la commercialisation en alimentation humaine) est plus difficile à atteindre… ». Sur le site du salon, 4 variétés de soja (dont une variété ‘00’ donnant davantage de protéines) et une variété de quinoa ont été mises en place.

« Le soja demande de la chaleur et de l’eau »

« Cette année, j’ai mis du soja pour la 2e année sur mon exploitation, sur 2 ha », témoigne Antoine Herber, éleveur laitier à Châteaubourg. « Il faut qu’il soit implanté avec un sol suffisamment chaud, à 12 °C, et humide, avec un inoculant. J’ai effectué un binage et un passage de herse étrille cette année. La difficulté dans cette culture est de parvenir à une somme de températures suffisante. Et j’ai eu des attaques de pigeons… »
Depuis deux ans, l’agriculteur teste aussi le quinoa. « La bineuse est possible sur une plus grande période sur cette culture. J’ai obtenu 24 quintaux bruts/ha qui ont été commercialisés à l’entreprise Agro-Logic en Mayenne. Un tri est réalisé sur la récolte », précise Antoine Herber, satisfait de la marge qu’il a dégagée sur cette nouvelle culture.

Diversification en cultures sans gluten

Pascal Jamois, éleveur laitier à Ossé (SAU de 77 ha, 450 000 L de lait), s’est aussi lancé dans la culture du quinoa cette année, sur 3,5 ha. « Je souhaite diversifier mes cultures, tout en gardant une bonne part de prairies. Je pense mettre aussi des lentilles et du pois chiche », souligne l’éleveur. Il a implanté le quinoa (variété Dutchess) le 23 avril, après un passage de cultivateur le 15 mars avec apport de fumier de 15 t/ha, une herse rotative le 20 mars, un rouleau packer le 21 mars, un labour le 10 avril et une herse rotative le 13 avril. Le semis a été réalisé à 1 cm (11 kg/ha + 1 kg/ha de trèfle blanc). Le désherbage a été réalisé grâce à un passage de herse étrille au stade 6 feuilles mi – mai.
Avançant en groupe, les agriculteurs sont accompagnés par le Ceta 35 dans la mise en place et l’adaptation de l’itinéraire technique de ces nouvelles cultures, ainsi que pour l’achat de semences…

Du blé dans le maïs, contre les taupins et les corvidés

Depuis 2 ans, des essais sont aussi menés par le Ceta 35 pour la gestion des taupins et corvidés. L’implantation d’un rang de blé à côté du rang de maïs lors du semis (en se servant de la trémie du fertiliseur pour le blé et en décalant un peu le rang) va avoir un effet sur le taupin. Il est attiré par le blé et va moins sur le maïs. Sur les corvidés, on peut semer du blé en plein dans le maïs. Repérant moins facilement les rangs, les oiseaux ne croient pas que c’est du maïs et pensent plutôt à une prairie. « Mais cette technique n’est pas possible en bio, car un désherbage en chimique sur les rangs de maïs est nécessaire pour ne pas avoir de concurrence avec le blé », précise Anaïs Charmeau, animatrice culture Ceta 35. Dans le premier cas, le blé (semences de ferme, blé de déchet) est semé à 40 kg/ha, dans le second cas, à 80 kg/ha. « Sur les taupins, l’expérience a réduit leur présence de 30 % sur le maïs. Sur les corvidés, c’est plus aléatoire. »


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