- Illustration Vers l’autonomie fourragère et financière
François et Christian Léon, Thérèse Roinel, les 3 associés du Gaec de la Denillière, devant le silo de maïs épi.

Vers l’autonomie fourragère et financière

Au Gaec de la Denillere, à Montaudin (53), le maïs plante entière a disparu au profit du maïs épi et la sole fourragère a doublé pour alimenter le troupeau laitier en ensilage d’herbe et de méteil.

Le Gaec de la Denillere souhaitait trouver plus de revenus par le biais de l’autonomie. Ils ont dans un premier temps arrêté l’atelier taurillon pour gagner en surface de vente de céréales. « Mais les marges n’étaient pas au rendez-vous », témoigne François Léon, un des 3 associés. L’objectif était donc de valoriser la surface de l’exploitation avec les ateliers présentant les meilleures marges, à savoir l’atelier laitier. Atelier dans lequel il convenait néanmoins de travailler sur la baisse du coût des concentrés, sur l’efficacité de la ration et sur la longévité des animaux, pour élever moins de génisses. Une démarche que les trois associés ont entrepris en juin 2018, accompagnés par la structure NPRL.

Intensification des productions fourragères

Le blé et le colza ont disparu de l’assolement. « Avant, avec 250 taurillons, nous récoltions 90 ha de maïs ensilage. Le tas faisait 150 m de long. C’était un chantier qui marchait, mais c’était avant », se rappelle Christian Léon. Après l’arrêt des taurillons, cette surface de maïs s’est réduite à 60 ha. Mais depuis deux saisons, le maïs plante entière n’est plus récolté en ensilage, « sauf 10 ha la première année, pour sécuriser le stock ». La surface équivalente est dorénavant valorisée sous forme de maïs épi. « Cette sole de maïs sera néanmoins réajustée car nous avons trop de stock ». « On a aussi récolté 97 q sec/ha de maïs grain, semé le 29 mai, après le méteil ». Le méteil, qui est apparu dans l’assolement, est semé en novembre et ensilé.

[caption id=”attachment_45725″ align=”aligncenter” width=”720″] Ensilage de méteil.[/caption]

« C’est une culture intéressante, car on la sème et on la récolte, sans intrant », relèvent les associés. « Le dernier méteil a été semé en décembre, derrière les betteraves, récoltées en 3 fois. » Du méteil grain, quant à lui, sert à l’élaboration de l’aliment de production avec 1,5 kg de correcteur azoté tanné, distribué au robot, et est donné aux génisses de 0 à 6 mois. Quant aux prairies de fauche, elles ont presque été multipliées par trois. « C’est un fourrage équilibré qui, fauché tôt, est aussi riche en sucres, ce qui assure son appétence, et en cellulose digestible pour stimuler la flore cellulolytique », relève Antoine Berthelot, technicien NPRL qui assure le suivi de l’exploitation.

Réduction des intrants

Avec une diminution de 2,4 kg de concentrés par jour en un an, l’arrêt de produits tampon, la ration distribuée en juin, entre 2018 et 2019, a permis un gain de 132 € de concentrés par jour, soit 40 €/1000 L. La production laitière est stable, le TB est passé de 37,5 à 43 g/L, effet de la météo avec de fortes chaleurs. Le taux d’urée dans le lait a diminué de 250 à 210, « preuve de la meilleure efficacité de l’azote ». La marge brute, avec une clôture comptable à fin septembre, est passée de 163 à 213 €/1 000 L, période ne comprenant que 3 mois de distribution de l’ensilage de méteil. Par contre, les éleveurs observent de meilleurs résultats de fertilité. Seuls la paille et le correcteur azoté sont achetés.

Place aux ensilages

« Sur les parcelles de fauche, on apporte 10 t de fumier par hectare à l’automne. » La récolte est assurée à l’ensileuse. Le résultat n’est pas trop haché car il y a un apport de méteil. Les coupes sont mises bout à bout. « Les produits étant de qualité, la transition se fait dans le silo », précisent les éleveurs. Le RGA est fauché tous les 40 jours, le trèfle violet, tous les 26-28 jours. Le méteil — pois, vesce, triticale, avoine d’hiver — est fauché par le Gaec juste avant la floraison, autour du 10 mai, avec une faucheuse double de 7,5 mètres, puis andainé avec un andaineur déporté double de 8,5 mètres. Le rendement est de 8,5 t MS/ha. À l’avenir, les associés feront appel à une ETA qui possède un andaineur à tapis.


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