- Illustration Démarrage en douceur en traite robotisée
Les vaches se sont d’abord méfiées de la zone d’attente sur caillebotis devant les stalles de traite. Aujourd’hui en confiance, c’est l’endroit où elles expriment leurs chaleurs.

Démarrage en douceur en traite robotisée

Après un peu plus de 6 mois d’utilisation des automates, les associés du Gaec du Vallon à Réguiny (56) ont ouvert leurs portes vendredi 25 octobre. Ils apprécient cette nouvelle manière de conduire le troupeau.

En 2016, Cyril Rouillard a repris une ferme voisine et rejoint ses parents Jacqueline et Gérard au sein d’un Gaec. Passant de 75 vaches produisant 700 000 litres à 125 laitières pour plus de 1,2 million de L, le troupeau a changé de dimension. Au départ, les associés ont continué à traire dans l’installation 2 x 6 postes. « Nous y passions plus de 4,5 heures par jour. Dans notre réflexion, il y avait deux options : continuer ainsi et probablement arrêter le lait au départ de mes parents à horizon 3 à 5 ans… Ou opter pour un système techniquement au top », confie l’éleveur.

Revenir la nuit pour décycler les animaux

« Alors que nous trayions 50 vaches en début de carrière, passer 130 animaux n’est plus la même histoire. Quitte à réinvestir, la solution robot permettait d’éliminer la contrainte physique », expliquent Jacqueline et Gérard Rouillard. Deux stalles ont ainsi été installées par les Établissements Lemoine de la Trinité-Porhoët (56). Le démarrage s’est passé « plus facilement » qu’imaginé. La mise au Dac a eu lieu fin avril pour permettre aux animaux de découvrir le circuit et les stalles. Puis, les associés ont été accaparés par les semis de maïs. « Une fois ce chantier de culture terminé, la dernière semaine de mai, nous avons pu passer davantage de temps auprès du troupeau. » La traite aux robots a débuté le 4 juin. « Au départ, je revenais la nuit pour décycler les vaches, en pousser vers les automates. Sinon, les stalles étaient trop fréquentées le matin et le soir car les vaches gardaient leurs habitudes », raconte Cyril. « En fait, le plus compliqué n’a pas été la découverte de la traite en box ou de la porte de tri… Mais bien de faire monter les vaches sur la zone sur caillebotis devant les robots. Peut-être le sol tout propre et neuf ou la peur du vide de la fosse en dessous… » À l’arrivée, une seule vache a été réformée pour une morphologie de mamelle « déjà difficile à brancher en salle de traite ».

Détection précoce des problèmes

Les associés ont désormais 6 mois de recul. « Nous avons gagné 2 à 3 kg de lait par vache. Pourtant, le coût alimentaire n’a pas tant augmenté. Auparavant, la ration complète avait tendance à écrêter les pics de lactation et était trop riche pour les animaux proches du tarissement… Aujourd’hui, l’alimentation colle mieux aux besoins individuels. » Surtout, les éleveurs apprécient le pilotage de la santé du troupeau grâce aux données collectées par les capteurs et outils choisis. Ils soulignent par exemple l’efficacité de la mesure de la conductivité du lait quartier par quartier et la possibilité de comptage cellulaire à l’animal. « Grâce à ces indicateurs, la détection d’une mammite intervient souvent 3 ou 4 jours plus tôt que l’apparition des symptômes observés en salle de traite. Nous anticipons donc davantage pour la santé de la mamelle. » Pour conclure, les associés estiment mieux connaître leurs vaches en traite robotisée. « Nous sommes plus au contact des animaux. Aussi bien à leur tête que sur l’ordinateur, nous savons tout de suite s’il y a un problème. »

La caméra valide

L’état corporel est surveillé en permanence par la caméra BCS. « Je vérifie que les vaches au vêlage sont dans les courbes pour valider la gestion de la période sèche. À la remise à la reproduction, je regarde aussi si la vache est en reprise de poids ou si elle maigrit encore. Globalement, les informations de la caméra permettent de conforter les plans d’alimentation choisis », explique Cyril Rouillard.


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