Cyrille Robert a rejoint son père en 2015. Pour préparer le départ en retraite de ce dernier, il a parié sur une stabulation neuve équipée d’un robot de traite. - Illustration Transition digérée vers le robot
Cyrille Robert a rejoint son père en 2015. Pour préparer le départ en retraite de ce dernier, il a parié sur une stabulation neuve équipée d’un robot de traite.

Transition digérée vers le robot

Suite à son installation, Cyrille Robert a doublé la taille du cheptel et préparé le départ de son associé en pariant sur un bâtiment neuf et un robot de traite.

À Montreuil-sur-Ille (35), Cyrille Robert a rejoint son père au 1er janvier 2015. Son installation a quelque peu bouleversé la structure qui est passée de 341 000 L de lait livrés grâce à 35 vaches sur 55 ha à une référence de 671 000 L sur une SAU de 69 ha et 66 laitières. Alors que le volume de lait à produire a pratiquement doublé, le chargement a grimpé à 2,35 UGB / ha.

Aire paillée surchargée

L’ancienne stabulation de 1988 dimensionnée pour 60 vaches « bien tassées » sur aire paillée ne faisait plus l’affaire. Il fallait désormais 4,5 heures par jour pour traire le troupeau dans l’épi 2 x 4 « usé » datant de 2001. « Avec jusqu’à 70 laitières sur la litière, la qualité du lait s’est dégradée. Par économie, nous avons d’abord imaginé réaménager l’existant. Mais le bâtiment était difficile à rallonger et pas assez large pour installer des logettes de façon cohérente. Il aurait aussi fallu prévoir un espace neuf pour loger les génisses… », explique le producteur de lait. L’option du bâtiment neuf a rapidement été retenue. « S’est vite posée la question “robot ou salle de traite ?” Une fois les chiffres sur la table, il y avait peu de différence d’investissement entre les deux options quand on comptait la surface de bâtiment en plus nécessaire pour une installation classique… »

Finalement, l’automate s’est imposé. Cyrille Robert décortique ce choix. « D’abord, c’est une solution technique adaptée à un chargement élevé. » Auparavant, le pâturage faisait partie du système, mais les 13 ha accessibles ne suffisaient plus après l’agrandissement. « Ensuite, pour anticiper le départ de mon père qui intervenait à l’été 2017, je voulais pouvoir faire le travail seul avec une astreinte quotidienne moins physique, moins répétitive et plus souple en termes d’horaires. » Enfin, le Brétillien avait la volonté d’améliorer les performances des animaux grâce au suivi individuel permis par le logiciel de troupeau relié au robot et son Dac. À la porte ouverte, les panneaux de Cerfrance résumaient la stratégie : viser une exploitation efficace à l’unité de main-d’œuvre pour diluer les charges de structures en produisant la référence à un seul UTH et avec le moins de vaches possible tout en restant vigilant sur le coût alimentaire. Ce-dernier se situe « entre 100 et 115 € / 1 000 L » selon l’éleveur, pour des animaux à 38,5 L de lait / jour actuellement.

[caption id=”attachment_35750″ align=”aligncenter” width=”720″]L’éleveur a opté pour un système de logettes souples en faveur du confort des animaux. L’éleveur a opté pour un système de logettes souples en faveur du confort des animaux.[/caption]

Démarrage difficile avec le robot

Alors que les génisses sont désormais logées dans l’ancienne stabulation, le montant du projet neuf s’est élevé à 482 000 €. « Comptez 320 500 € pour le bâtiment, l’équipement intérieur et la fosse. Soit 3 300 € la place hors bloc traite avec une grosse part d’auto-construction (béton, logettes, bardage…) », détaille Cyrille Robert. « 128 500 € pour le robot, le pré-refroidisseur, la trémie et la vis à aliment. Ainsi que 33 000 € pour un silo-couloir. »

La mise en route de l’automate, inauguré le 22 février 2016, a été difficile. L’éleveur n’a d’ailleurs pas atteint sa référence les deux premières années. Alors que le volume à livrer avait quasiment doublé, il a voulu répondre « en gardant tout le monde » au démarrage du robot. « 70 vaches sur la stalle au départ, c’était beaucoup trop. Le troupeau vieillissant a pénalisé ce lancement : des vaches avaient du mal à passer régulièrement au robot et l’écart important entre traites a causé des mammites. La découverte des logettes et l’abandon du pâturage ont certainement joué aussi. J’ai eu des problèmes de cellules. Nous avons passé beaucoup de temps en soins et en surveillance », confie-t-il avec lucidité.

Depuis quelques mois heureusement, la situation s’est stabilisée pour atteindre un « rythme de croisière » aujourd’hui. « Depuis que j’ai fait le tri des animaux, les vaches produisent plus de lait et je n’ai plus de mammites. Avec du recul, nous regrettons de ne pas avoir démarré avec un cheptel plus restreint et rajeuni et laissé davantage faire le robot. » Plus globalement, toute la conduite de l’élevage a été adaptée : meilleur suivi du tarissement, installation d’une cage de parage, soins des onglons plus fréquents et pose de pansement aux boiteuses… Avec l’objectif d’atteindre rapidement un âge moyen au 1er vêlage de 24 mois pour assurer le renouvellement. 

Couchage et logettes souples

Lors de la porte ouverte organisée chez lui par la marque Fullwood Packo, Cyrille Robert a parlé de son choix de logettes souples (Green Stall) et de matelas (Animat). « C’est mon installateur qui m’a orienté vers ces modèles et je ne le regrette pas. Grâce à la souplesse du système, les vaches, même les gros gabarits, se sont rapidement habituées à leur nouveau couchage. Elles n’hésitent pas à y entrer, ne s’abîment pas les jarrets et n’y restent jamais bloquées. » David Gastineau, de la société FB2G, qui a installé le robot et fourni les équipements intérieurs, note d’ailleurs que ces logettes souples concernent aujourd’hui 90 % de ses ventes. Enfin, les barres de séparation étant placées à 1,15 cm d’entre-axes, au lieu de 1,2 pour d’autres types de logettes, le bâtiment a finalement pu être équipé de 96 places.


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