Ordinateur, tablette, Smartphone, cloud, robot de traite… Nouvelles technologies et numérique sont au cœur du quotidien d’agriculteur de Jean-Jacques Déniel à Plabennec (29). - Illustration “Le numérique, tout le monde peut s’y mettre”
Ordinateur, tablette, Smartphone, cloud, robot de traite… Nouvelles technologies et numérique sont au cœur du quotidien d’agriculteur de Jean-Jacques Déniel à Plabennec (29).

“Le numérique, tout le monde peut s’y mettre”

Jean-Jacques Déniel, producteur de lait à Plabennec (29), préside le groupe « numérique et datas » de la Chambre d’agriculture de Bretagne. À l’approche d’une journée dédiée à Locminé (56), il parle de la place de la technologie dans son quotidien.

Pourquoi un groupe « numérique et datas » à la Chambre d’agriculture ?

Jean-Jacques Déniel : “Le numérique n’est pas une fin en soi, mais un outil qui doit servir la cause du monde paysan. Il faut une efficacité derrière, notamment économique : une solution doit apporter un gain d’argent, de confort, une économie sur la quantité ou le temps de travail, ou rendre l’agriculture plus vertueuse d’un point de vue environnemental…
Il y a pléthore de nouvelles technologies. L’objectif de notre groupe est d’effectuer une veille du marché. Et choisir ce qui mérite d’être étudié pour le monde agricole breton. Certaines solutions apportent des informations extrêmement précises et précieuses, mais parfois coûtent une fortune à l’achat ou en entretien et consommables. C’est le rôle, et même le devoir, d’une Chambre d’agriculture de se déconnecter de tout prisme commercial et de tester des outils pour rendre un avis pragmatique aux paysans sur ce qu’ils vont gagner, ou pas, en investissant. Ces travaux se passent dans les fermes expérimentales, mais aussi directement chez les agriculteurs.”

Tous les agriculteurs sont-ils technocompatibles ?

J.-J. D. : “Moi, cela m’intéresse depuis longtemps. Certains sont tombés dedans quand ils étaient petits. Pour autant, je pense que tout le monde peut s’y mettre. D’abord parce qu’une des qualités premières des agriculteurs est la curiosité. Ensuite, il y a la passion du travail bien fait qui nous anime : le résultat motive en se disant qu’on va économiser des kilos d’aliment ou d’engrais, mieux détecter les chaleurs, sauver des porcelets… Enfin, dans notre paysage professionnel, on peut toujours trouver un groupe ou une formation pour nous mettre le pied à l’étrier. Tout le monde n’est sans doute pas technocompatible, mais il faut essayer d’embarquer un maximum de gens.

Après, il y a autant de façons de produire du lait ou une céréale que d’agriculteurs. Certains se retrouvent dans un équipement qui permet d’aller chercher le petit plus en matière de rendement ou de productivité quand d’autres qui font très attention à la maîtrise des coûts passeront leur chemin. L’important est d’être bien informé.”

L’heure est aux capteurs. Ils sont développés partout. Chez vous, quelle solution appréciez-vous ?

J.-J. D. : “Depuis 6 ans, mes vaches portent des colliers qui servent à la détection des chaleurs. Je trouve que c’est une technologie intéressante. Sur l’élevage, nous sommes ainsi trois à surveiller les venues en chaleur : le capteur, mon salarié et moi-même. Si les trois voient un animal en chaleur, la question ne se pose pas… Parfois, c’est le capteur qui détecte. Parfois, c’est nous. Il faut ensuite vérifier où en est la vache dans son cycle. Il est déjà arrivé qu’une vache soit plus agitée un jour sans être en chaleur. Il ne faut pas survendre cette solution, mais comme pour tous les capteurs, c’est une aide pratique à la décision.

Enfin, quel est votre avis sur la question du « Big data » ?

J.-J. D. : “Honnêtement, je ne sais pas bien. Mais il est certain que nous devons nous y intéresser très sérieusement. Je crois que cette idée de garder la main sur nos données est un des enjeux importants pour cette nouvelle mandature à la Chambre d’agriculture. Il faudra peut-être même nous battre avec nos propres partenaires historiques qui n’y voient qu’une porte d’entrée business pour eux. C’est d’abord aux paysans de profiter de leurs données.”

Orange contre les zones blanches

« Le numérique, ce n’est pas pour nous », regrettent certains agriculteurs situés en zone blanche en termes de connexion internet haut débit ou contraints de se servir de téléphone filaire alors que le smartphone est devenu un 2e bureau pour beaucoup. « Orange a des solutions pour répondre aux professionnels comme nous qui sommes en campagne et toujours mobiles dans notre quotidien », rapporte Jean-Jacques Déniel.

Capteurs, données, robotique imagerie : Jeudi 4 avril, de 10 h à 17 h, la 3e journée régionale Fermes numériques de la Chambre d’agriculture fait le point sur les capteurs, les données, la robotique et l’imagerie en élevage et en cultures. Tarifs : 36 € pour les agriculteurs, 84 € pour les techniciens. Inscription obligatoire : 02 96 79 21 63. Programme : www.bretagne.synagri.com


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