Quentin Chartier, Yannick Binard, Pascal Belot, Georges Chartier et André Soquet posent devant l’ensileuse de leur Cuma resserée. - Illustration Une ensileuse pour retrouver de la souplesse
Quentin Chartier, Yannick Binard, Pascal Belot, Georges Chartier et André Soquet posent devant l’ensileuse de leur Cuma resserée.

Une ensileuse pour retrouver de la souplesse

En 2017, la petite Cuma de la Hardouinais s’est fédérée autour d’une ensileuse pour maîtriser les plannings de chantier.

En 2017, les associés de quatre exploitations des Côtes d’Armor et du Morbihan ont créé une petite Cuma d’ensilage. « L’idée de départ était de bénéficier d’une machine pour ensiler au bon moment et non plus devoir déterminer le planning de récolte un mois à l’avance sans savoir comment les plantes allaient mûrir », explique Yannick Binard, installé à Laurenan (22). « Rentrer dans les parcelles quand la culture est au taux de matière sèche optimum et que la météo est favorable, c’est important. En maïs, on rentre en une seule fois le stock pour d’une campagne. On n’a pas le droit à l’erreur », rappelle-t-il. Georges Chartier, producteur de lait à Ménéac (56), enfonce le clou. « Nous avions parfois du mal à attendre 10 jours pour ensiler. Que ce soit en Cuma ou en ETA, quand il y a trop de personnes sur la tournée, à l’arrivée le risque est de perdre en qualité de service. De rentrer du fourrage trop sec par exemple. »

Assurer l’astreinte quotidienne d’abord

Second objectif : avoir des temps de récolte plus adaptés à l’astreinte quotidienne. « Avec les prestataires, une journée d’ensilage démarrait avec deux machines à 6 h du matin pour se terminer à pas d’heure le soir. Même si c’était saisonnier, c’était dur physiquement. Vu la charge de travail sur nos élevages, c’était même devenu ingérable… » Désormais, le rythme a bien changé : le groupe commence à 8 h et s’arrête à 20 h. Auparavant, le chantier était souvent bouclé en un jour.

Maintenant, à un rythme de 20 à 25 ha / jour avec la 10 rangs acquise et en prenant le temps de bien tasser, il faut 2 à 3 jours, « silos couverts », selon l’exploitation. Autre règle : toujours une journée de repos entre deux chantiers. Grâce au décalage de maturité des cultures entre ces quatre élevages éloignés de moins de 15 km à vol d’oiseau, toute la récolte est effectuée sur une période d’environ deux semaines, sans se marcher sur les pieds.

« Impossible sans chauffeur parmi nous »

Reste la question financière. La Cuma ensile plus de 200 ha de maïs et 350 ha d’herbe. « Une surface suffisante pour se lancer avec une machine d’occasion récente », estiment les adhérents du groupe. Et l’offre ne manque pas. « Sur le marché, il y a de tout. » Le choix s’est arrêté sur une John Deere 7550I Powerdrive, à 152 000 € HT, qui avait déjà effectué trois campagnes. « La concession MS Équipement à Lamballe nous a épaulés.

Il fallait investir un minimum pour accéder à un matériel de qualité. » Mais il n’y a pas que l’ensileuse qui compte : « C’est la présence parmi nous d’un chauffeur compétent qui a permis l’activité. Cela aurait été trop coûteux d’embaucher. » En effet, André Soquet du Gaec Ster Breizh à Mérillac (22) conduit une moissonneuse depuis des années et a eu l’occasion, dans les années 90, de faire une campagne entière sur ensileuse en ETA. « J’aime le matériel et la mécanique, réaliser les entretiens de routine… », raconte-t-il.

Et puis, les machines ont évolué en 20 ans facilitant la prise en main. « Climatisation, qualité du siège, visibilité, caméra qui facilite les détourages, réglages sans sortir de la cabine… Le confort a vraiment progressé », apprécie André Soquet. Georges Chartier insiste sur le rôle de ce dernier. « Comme il est seul à conduire et que c’est aussi son matériel, il est soigneux, fait toujours très attention. C’est dans sa nature. Actuellement, ensiler nous coûte sensiblement moins cher que de travailler avec une ETA, avec la souplesse de planning en plus. Mais attention, en cas de panne lourde, tout le bilan financier peut être dégradé. En fait, c’est au terme du remboursement de la machine que nous saurons réellement si c’était une bonne opportunité… »

Petite mais réactive

« Cette Cuma est partie d’une histoire de copains qui travaillaient régulièrement ensemble. Cela s’est décidé à deux, puis à trois et finalement à quatre. Et c’est suffisant : plus il y a de monde dans un groupe, plus les décisions sont compliquées à prendre », selon Yannick Binard.


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