Une chaîne d’alimentation surdimensionnée et centrale distribue le mélange à base de luzerne aux dindons. - Illustration Les dindes valorisent bien la luzerne
Une chaîne d’alimentation surdimensionnée et centrale distribue le mélange à base de luzerne aux dindons.

Les dindes valorisent bien la luzerne

En incorporant de la luzerne finement ensilée à son mélange de blé, maïs et soja en complément d’un aliment du commerce, Paul Schmidt, éleveur de dindes en Allemagne, estime économiser 70 000 € d’aliment par an.

Dans le poulailler de la ferme de Paul Schmidt située à Andervenne en Allemagne, 6 000 jeunes dindes sont élevées dans une première salle séparée de la deuxième par un grand sas technique et sanitaire dans lequel évoluent 3 000 dindons mâles en fin d’engraissement. Dans cette ferme d’expérimentation EIP (European innovation programme), l’éleveur travaille conjointement avec la faculté vétérinaire
d’Hanovre et la société Hölscher+Leuschner pour la partie technologies. L’alimentation des dindes est composée à 72 % de céréales de la ferme, luzerne et maïs. Les 28 % restant sont de l’aliment dinde du commerce.

Le retour de la farine de sang dans l’aliment

« J’ai commencé à incorporer du maïs humide dans l’aliment de mes volailles en 1997. Depuis, j’ai toujours augmenté mon taux d’incorporation », témoigne Paul Schmidt. Le cahier des charges spécifique en dinde ne permet plus d’utiliser de soja OGM dans l’alimentation des volailles, l’aviculteur utilise donc de la luzerne depuis un an. Le poulailler est équipé d’un gros silo permettant de stocker du maïs grain humide en anaérobie, deux silos pour l’aliment du commerce et un silo pour le soja.

[caption id=”attachment_37450″ align=”aligncenter” width=”720″]Le poulailler est équipé d’un gros silo pour stocker le maïs grain en anaérobie, de deux silos pour l’aliment du commerce, d’un silo pour le soja et d’un mélangeur à spirales pour incorporer la luzerne. Le poulailler est équipé d’un gros silo pour stocker le maïs grain en anaérobie, de deux silos pour l’aliment du commerce, d’un silo pour le soja et d’un mélangeur à spirales pour incorporer la luzerne.[/caption]

« L’aliment maison est composé de maïs, blé, orge et luzerne ensilée. J’incorpore la luzerne grâce à un mélangeur en spirales installé en fixe à côté des silos. L’acidité apportée par la luzerne et le maïs est bonne pour les dindes », déclare l’éleveur. Les dindonneaux mangent aussi un aliment à base de luzerne (20 %), le reste est du soja, du maïs humide mélangé à l’aliment du commerce. Il se réjouit aussi de pouvoir de nouveau utiliser, à partir de cette année, de la farine de sang dans l’aliment des dindes. « Je l’utilisais déjà il y a quelques années, puis on nous l’a interdit et c’est de nouveau autorisé. C’est une très bonne chose, la farine de sang remplace les visites du vétérinaire. »

Un chaîne d’alimentation spécifique

Le mélange luzerne, blé, maïs et soja est distribué aux dindons en engraissement à l’aide d’une chaîne d’alimentation positionnée au centre du bâtiment et surdimensionnée pour éviter les bourrages. Les assiettes sont des plassons reconvertis pour recevoir le mélange. Deux chaînes d’alimentation traditionnelles sont disposées de chaque côté du poulailler pour apporter aux volailles l’aliment sec. « Les dindes ont une préférence pour l’aliment à base d’ensilage de luzerne », précise Paul Schmidt.

La fibre apportée par la luzerne a un effet sur le comportement des dindons qui ne sont pas agressifs même en fin de lot et les phénomènes de picages sont beaucoup moins importants. L’indice de consommation se situe autour de 2,65 avec ce mode d’alimentation, la santé intestinale des volailles est améliorée. Par contre, il n’y a pas d’effet sur la qualité de la litière. L’éleveur effectue un repaillage tous les 2 à 3 jours soit 25 à 30 t de paille utilisées pour chaque lot. L’éleveur estime économiser 70 000 € d’aliment par an avec le mode d’alimentation qu’il a mis en place.


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