Pour éviter de voir la végétation adventice se développer après le passage de l’outil, il faut viser une profondeur de travail de 12 à 15 cm. - Illustration La charrue déchaumeuse, pour désherber ou mélanger
Pour éviter de voir la végétation adventice se développer après le passage de l’outil, il faut viser une profondeur de travail de 12 à 15 cm.

La charrue déchaumeuse, pour désherber ou mélanger

Le groupe Ceta « Minidose » a organisé une démonstration de charrue déchaumeuse mardi 23 octobre. Une alternative au labour profond dont l’inconvénient est de descendre la bonne terre de surface au fond du sillon.

Vouloir réduire l’utilisation de produits phytosanitaires tout en limitant les dégâts sur la structure du sol est un gros challenge pour l’agriculture d’aujourd’hui. Parmi les outils intéressants, se trouve la charrue déchaumeuse, compromis entre déchaumeur et charrue. Un outil à 7 cors de la marque Ovlac, leader sur ce créneau, était en démonstration mardi dernier sur l’exploitation de Vincent Ménard, à Bréal-sous-Montfort. Appartenant à l’entreprise Négo Cérémat, basée dans la Sarthe (vendeur et loueur de matériel agricole et de travaux publics), la machine a été testée après colza, sur des parcelles traitées ou déchaumées.

Différentes profondeurs selon l’objectif

« Pour éviter de voir la végétation adventice se développer après le passage de l’outil, il faut un bon recouvrement par la terre la plus « pure » (la moins riche en graines) se situant entre 10 et 15 cm dans le sol. Il faudra viser une profondeur de travail de 12 à 15 cm et la vitesse devra être adaptée pour bien recouvrir toute la terre de surface », a expliqué Damien Sanchez, de la société Ovlac. En cas de moins forte exigence contre le salissement, on pourra choisir un travail à 10 cm. Pour détruire les couverts, mieux vaut travailler en direct qu’après déchaumage pour un meilleur mélange. Le passage après maïs grain est possible sans « bourrage ». « On peut aussi labourer jusqu’à 22 – 25 cm de profondeur. » Selon le travail effectué, la vitesse d’utilisation varie de 6 à 14 km/h.

Moins de consommation et d’usure

« L’autre avantage de l’outil est l’économie en puissance par rapport à une charrue classique. Un tracteur de 120 à 130 CV suffit pour le traîner. La consommation et l’usure des pièces sont réduites. »

De 7 à 9 corps sur la même machine

Autre particularité : sur la même charrue déchaumeuse, on peut passer de 7 à 9 corps, avec une largeur de travail évoluant de 2,70 à 3,45 m. La tête d’attelage est complètement libre. Pour le coût, selon les options, il faudra compter entre 12 000 et 18 000 € pour une machine de 7 corps. Sur l’Ille-et-Vilaine, une charrue – déchaumeuse est déjà en service dans la Cuma bio. Une autre pourrait être acquise sur l’ouest du département.

Anticiper l’arrêt du glyphosate

« Notre groupe, qui rassemble 12 à 15 producteurs, travaille sur la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Un de nos objectifs est d’anticiper l’arrêt du glyphosate », souligne Vincent Ménard, agriculteur à Bréal-sous-Montfort, responsable du groupe Ceta « Minidose » (groupe Dephy Écophyto). L’agriculteur, en TCS (techniques culturales simplifiées) depuis 15 ans, gère trois poulaillers (volailles de Janzé) et une SAU de 45 ha dont 40 ha en cultures. « Auparavant, la rotation était la suivante : colza – blé – maïs grain – blé. J’ai supprimé le maïs grain car la zone est trop sèche. Ce n’était pas assez rentable. J’ai essayé de le remplacer par du pois, mais les adventices étaient trop envahissantes. Après avoir testé la féverole d’hiver, je m’oriente plutôt vers de la féverole de printemps qui semble moins se salir », témoigne le producteur. Il souhaite aussi se pencher sur des associations. « Le semis sous couvert de céréales ou juste à la récolte peut aussi être intéressant. ».


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