Les participants au voyage d’études organisé par la Région Bretagne en Allemagne et aux Pays-Bas. - Illustration De l’ensilage pour les monogastriques
Les participants au voyage d’études organisé par la Région Bretagne en Allemagne et aux Pays-Bas.

De l’ensilage pour les monogastriques

La Région Bretagne a organisé un voyage d’études de deux jours dans des exploitations en Allemagne et aux Pays-Bas qui valorisent de l’ensilage de luzerne pour alimenter des volailles et des porcs.

« La luzerne est la plante fourragère la plus cultivée au monde, la France à tout intérêt à s’y intéresser de près car cette culture peut permettre de diminuer notre déficit en protéines végétales », observe Olivier Allain, vice-président du Conseil régional de Bretagne en charge de l’agriculture. Il poursuit : « Ce déplacement organisé par la Région les 11 et 12 octobre a permis à la délégation d’élus de la Chambre d’agriculture, de l’UGPVB et de Nutrinoë de découvrir des cas concrets de valorisation de l’ensilage de luzerne dans les filières hors sol en volaille et en porc. La Région Bretagne est la première en France à initier la démarche Breizh cop qui est l’équivalent de la Cop 21 à l’échelle des territoires. Sur la partie agricole, l’enjeu carbone est fort et le développement de la luzerne en Bretagne est une solution de réduction des émissions en limitant les importations de soja brésilien tout en réduisant l’utilisation de pesticides sur notre territoire. »

Les multiples avantages de la luzerne

La luzerne présente de multiples avantages agronomiques et zootechniques. Elle est très productive et son rendement protéique est en moyenne 2,6 fois plus élevé qu’une culture de soja. C’est une culture pérenne économe en intrants, qui permet de lutter contre les adventices, résistante à la sécheresse, favorisant la faune auxiliaire et offrant une valorisation possible des parcelles éloignées. En l’utilisant dans l’alimentation, l’effet est positif sur la santé des animaux, la ration est moins acidogène et cela améliore la qualité du lait. « La luzerne se positionne comme une solution concrète face aux importations massives de protéines végétales destinées à l’alimentation animale », lance Olivier Allain.

Séparer les feuilles de la tige

« Une machine fonctionnant un peu comme une moissonneuse nous permet de récolter la luzerne en séparant la feuille, qui est la partie la plus riche en protéine, de la tige qui est riche en fibres. C’est ce qui rend possible l’utilisation de la luzerne pour nourrir les monogastriques. La partie plus fibreuse sera plutôt destinée aux ruminants ou aux truies gestantes », explique Éric Juncker, dirigeant de la société Trust’ing, spécialisée dans la conception et le développement de solutions techniques permettant la valorisation à la ferme de légumineuses destinées à l’alimentation animale. À la récolte, les feuilles de luzerne sont mélangées dans des proportions variables avec une source riche en amidon de type céréales, maïs grain humide broyé pour améliorer sa conservation. Elles sont stockées en tas comme un ensilage classique. Cet aliment nommé « Massaï » peut ensuite être distribué aux monogastriques.


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