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Un appel au gouvernement pour préserver la filière apicole

A l’heure où les agriculteurs sont en train de semer le colza, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles lance un appel pour soutenir les productions oléoprotéagineuses. Avec le tournesol, le colza est une culture essentielle pour assurer aux abeilles un bol alimentaire de qualité synonyme de bonne santé et de production de miel. Les menaces sont hélas nombreuses : espèces invasives, difficultés techniques et incertitudes réglementaires.

Communiqué du Réseau Biodiversité pour les Abeilles

On ne le répètera jamais assez : sans agriculture, pas d’apiculture. Ce sont en effet les productions agricoles qui constituent les principales ressources alimentaires pour les abeilles. Bien alimentées, les butineuses peuvent non seulement produire du miel mais aussi maintenir leurs défenses immunitaires. Pour faire face à leurs multiples agresseurs – Varroa, Nosema ceranae, maladies, virus, pollution, frelon asiatique… – les abeilles doivent avoir accès à une ressource de qualité.

Les bénéfices de l’innovation variétale

Les difficultés rencontrées par les producteurs de colza et de tournesol sont une menace inquiétante pour toute la filière apicole. Le développement d’espèces invasives comme l’ambroisie ou le datura complique la production de tournesol. L’orobanche quant à elle risque de réduire les surfaces de colza. Pour répondre à ces enjeux techniques, les agriculteurs peuvent compter sur des solutions agronomiques et variétales. Les variétés tolérantes aux herbicides de post-levée offrent la possibilité d’itinéraires techniques complémentaires. Les avancées obtenues grâce à l’innovation et à la recherche variétale permettent aux agriculteurs de rester compétitifs tout en respectant l’environnement.

Les traitements phytosanitaires ne sont en effet réalisés que lorsque les observations concluent à une pression forte des adventices qui justifient un désherbage. L’utilisation de ces variétés de colza et tournesol est une solution complémentaire efficace dans la lutte contre les espèces invasives (ambroisie, datura, orobanche…) qui menacent à court terme le maintien de ces cultures si importantes pour les abeilles.

Eviter un nouveau coup porté à la filière apicole

Suite à l’arrêt rendu le 25 juillet dernier par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), des agriculteurs attendent des précisions de la part du gouvernement. L’incertitude liée à l’interprétation de cette décision et à ses éventuelles conséquences réglementaires pourrait se traduire par une baisse aussi importante que soudaine des semis de colza dans les prochaines semaines. Ce serait un nouveau coup porté à l’apiculture française dont la situation est déjà fragilisée depuis des années. Réunissant apiculteurs et agriculteurs, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles rappelle que toutes les observations menées en plein champ depuis une dizaine d’années sur la fréquentation de variétés tolérantes concluent à l’absence de conséquences néfastes pour les colonies.

Sur tournesol, on a même enregistré une attractivité légèrement plus importante auprès des pollinisateurs sauvages, en particulier le bourdon. « Nous lançons un appel aux pouvoirs publics pour lever les freins réglementaires au développement des culturesoléoprotéagineuses et soutenir la recherche et l’innovation au service des agriculteurs. Il faut maintenir l’équilibre aussi fragile que précieux entre apiculture et agriculture dont le destin est commun. L’un ne peut avancer au détriment de l’autre » précise Philippe Lecompte, apiculteur professionnel bio et Président-fondateur du Réseau Biodiversité pour les Abeilles.


Un commentaire

  1. eric

    sans agriculture pas d’apiculture ? Qui a défoncé tous les talus et haies ? privant ainsi les pollinisateurs de diversité florale ? Qui balance des phytos mortifères depuis des années sans scrupules alors que les preuves ne cessent de s’accumuler ? Qui s’oppose aux interdictions de pesticides mortifères pour tous le vivant et les sols ? Si les agriculteurs sont sincères alors qu’ils se mobilisent pour dire stop aux produits qui les empoisonne eux aussi et qu’ils demande au gouvernement une vrai feuille de route et des vraies aides à la conversion !

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