prairie - Illustration Les prairies calent mais ne grillent pas

Les prairies calent mais ne grillent pas

À la Croix-Helléan (56), les prairies du Gaec de Kernan restent vertes grâce à de petites averses mais l’herbe ne pousse plus, du fait des températures élevées et du manque d’eau.

Les 118 vaches traites ont pour ration 8 kg MS d’ensilage d’herbe, 4 kg MS d’affouragement en vert, 2 kg MS de pâturage et 2 kg de foin. Les associé-es du Gaec ont ouvert un silo d’herbe le 7 août. « Jusqu’à début août, l’affouragement et le pâturage représentaient 2/3 de la ration, complété par de l’enrubannage. Mais ça ne suffisait plus. Comme ce sont des stocks de 2017, nous ne sommes pas inquiets pour l’hiver. » Depuis la moisson, les vaches reçoivent 1 kg de méteil orge-pois pour faire remonter le TP. La production se maintient à 20L/VL/j.

Valoriser le peu d’herbe disponible

Les animaux tournent encore sur les paddocks et « prennent ce qu’il y a. Nous cherchons à valoriser le peu d’herbe disponible et ça permet de réduire la présence des bêtes en bâtiment. » Cela permet aussi de conserver le décalage de pousse entre paddocks quand l’herbe repartira. Les vaches sortent au pâturage la nuit car il fait plus frais. Elles sont rentrées en journée à cause des grosses chaleurs et car cela facilite l’organisation du travail des associés pour l’affouragement.

Valoriser des parcelles non accessibles

L’affouragement permet d’aller chercher le plus de fourrage disponible en frais et de valoriser des parcelles éloignées aux périodes où le pâturage des 25-30 ares accessibles par vaches ne suffit plus. Cela nécessite 45 minutes de travail par jour. « Ça va parce qu’on est 4. » En contrepartie du temps passé pour chercher l’herbe et épandre les déjections, il n’y a pas de clôtures à gérer sur ces parcelles, qui restent propres car elles sont fauchées régulièrement, « même quand on les remet en culture. On voit la différence avec celles qui n’ont pas été en prairies par le passé. »

Des vaches nourrices pour le renouvellement du troupeau

Les taries, génisses pleines ou à inséminer sont au pâturage tournant sur d’autres sites. Elles ont 1 kg de foin et 1 kg de céréales avant vêlage ou insémination. Au Gaec de Kernan, les génisses sont inséminées en semence sexée de races laitières, en croisement 3 voies. Leurs filles sont gardées pour le renouvellement. L’objectif est d’accélérer le progrès génétique à l’échelle du troupeau avec l’objectif qu’il soit adapté à la valorisation des fourrages. Les 40 génisses nées en 2018 sont élevées sous 14 mères-nourrices destinées à la réforme. Elles sont sur un site qui sèche fortement l’été. « Donc en ce moment, elles sont 100 % foin et enrubannage. Niveau coût, ça interroge. Mais les veaux ont des GMQ intéressants, s’adaptent facilement aux clôtures et valorisent bien fourrages et pâturage. » Pour étaler la charge de travail, les associés visent 50 % de vêlages au printemps et 50 % à l’automne. Les veaux nés à l’automne sont élevés en cases collectives.

Civam AD 56 : 07 85 26 03 02

Se simplifier la vie…

L’utilisation du semoir combiné pour implanter des prairies permet d’être précis mais le salissement est plus important. Le semis en ligne laisse beaucoup de place pour les adventices dans l’inter-rang. Avec cet outil, on a tendance à trop enterrer les graines alors qu’elles doivent être semées à 1cm de profondeur maximum. Certains préfèrent le semis à la volée (épandeur à engrais ou semoir type Delimbe). Deux principales stratégies sont adoptées :

  • Les graminées sont semées en premier avec un semoir en ligne, bottes relevées, puis le trèfle est semé à la perpendiculaire du premier passage (implantation plus homogène).
  • Les graines sont mélangées en « petite » quantité (pour garder un mélange homogène) et semées à la volée. Il est impératif de rappuyer le sol après semis, avec un ou deux passages de rouleau lisse ou ondulé afin de maximiser les chances de levée.

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En zone intermédiaire

Suite à la chaleur, les vaches sont restées à 17 kg depuis fin juillet (TP : 31 ; TB : 38) et les prairies ont arrêté de pousser. Avant le 14 juillet, j’ai fauché 9 ha de foin et 2 ha d’enrubannage. J’ai gardé 5 ha de stock sur pied dans des parcelles riches en trèfle ce qui me permet aujourd’hui d’avoir une semaine d’avance. J’ai ouvert mon silo d’herbe à partir du 20 juillet pour garder un temps de retour de 6 semaines. Je donne 8 kg de MS d’ensilage d’herbe (prairie implantée à l’automne 2017 sous couvert de triticale/pois). Les animaux pâturent au fil pendant 3 à 4 jours par paddock. Si ça continue à griller, je distribuerai une ration hivernale complète sur une parcelle parking.

Adage, 02 99 77 06 56Christophe Mellier, Essé (35)

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En zone humide

Avec un peu de retard, le pâturage est reparti en plat unique sur l’ensemble des génisses. Les vaches laitières quant a elles sont toujours la nuit avec du foin et le jour avec de l’herbe. Les dernières pluies, la baisse des températures et la diminution du jour ont permis à l’herbe de repartir. Il y a eu 24 vêlages pour le moment et le gros sera fini pour fin septembre. Le lait remonte à 14,5 kg et les taux sont à 44 en TB et 38 en TP. La quatrième fauche va être faite début septembre si la fenêtre météo le permet et la deuxième coupe dans les prairies (bottes) dès que possible. Il y a 3 t de MS/VL dans le séchoir et 90 t de MS pour les génisses.

Civam 29 : 02 98 81 43 94Pierre Queniat, Guerlesquin (29)

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En zone humide

Le 3e tour sera entamé dans quelques jours lorsque les vaches auront fini la grande parcelle sur laquelle elles sont en ce moment. J’ai réintégré 5 ha de parcelles de fauche, le temps de retour sera donc d’environ 65 jours. On a eu de l’eau (environ 40 mm en août qui a permis une bonne repousse derrière le passage des vaches. On a facilement de quoi faire jusqu’à fin septembre : on va pouvoir débrayer de la surface pour faire de l’enrubannage début septembre sur une vingtaine d’hectares. Les stocks pour l’hiver sont assurés et au moins une cinquantaine de bottes de foin seront vendues. La production de lait a augmenté avec les vêlages récents à 17,5 L/VL avec des taux à 41/32.
Cédapa : 02 96 74 75 50Mathieu Le Fustec, Plouaret (22)


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