À la mi-novembre, une même association d’espèces semée à un mois d'intervalle. - Illustration Nourrir le sol par les couverts
À la mi-novembre, une même association d’espèces semée à un mois d'intervalle.

Nourrir le sol par les couverts

Encore considérés comme une contrainte il y a quelques années, les couverts végétaux sont devenus pour tous une réelle opportunité, permettant de remplir le garde-manger du sol. Voici un rappel des étapes à ne pas manquer pour leur pleine réussite.

L’objectif initial des Cipan (Cultures intermédiaires piè-ges à nitrates) était la protection des sols pour éviter les fuites d’azote. Cependant, aujourd’hui, les couverts végétaux, bien menés, dépassent largement cet objectif et contribuent au développement de la matière organique, véritable garde-manger des sols.

Implantation rapide et soignée

L’implantation des couverts doit être la plus précoce possible. En effet, les journées de juillet-août présentent des cumuls de températures et de durée d’ensoleillement bien supérieurs à septembre. La levée et le développement des espèces semées seront donc plus rapides. Le contact sol-graine doit être bon et homogène pour une levée régulière. Un travail superficiel est suffisant pour réaliser un bon émiettement en surface, suivi d’un roulage. Après les orges d’hiver, un faux semis permet de limiter la concurrence des repousses.

Objectif biomasse

Le couvert sera réussi si la biomasse produite par celui-ci est importante. En effet, c’est le principal indicateur de la réussite de l’interculture. Pour ce qui est des restitutions, elles sont corrélées au rapport C/N (Carbone / Azote). Plus le couvert est riche en carbone (c’est-à-dire en fibres), plus la restitution directe est lente, car la matière organique est stable. À l’inverse, un rapport C/N faible va fournir un humus labile, plus facilement utilisable pour la culture suivante. En outre, forte biomasse doit s’accompagner d’une bonne couverture de sol, celle-ci limitera les fuites, et surtout, empêchera le salissement de la parcelle pendant l’hiver.

Synergie des espèces

Les associations d’espèces ont, elles aussi, prouvé leurs intérêts. Pour ce qui est de la partie visible, nous chercherons des espèces produisant beaucoup de biomasse avec des ports érigés, mais aussi des plantes plus prostrées afin d’assurer la couverture du sol. Au niveau souterrain, l’objectif est de travailler les différents horizons. Seuls les mélanges y arriveront, avec le recours à différents systèmes racinaires (pivotant et fasciculé). Les légumineuses, autorisées à hauteur de 20 % du mélange en Bretagne, ont également un bon effet symbiotique dans les associations d’espèces.

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Pierre Cougard / Triskalia


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