Chaque semoir (en blanc) peut couvrir jusqu’à 12 m de large. - Illustration Semés avant moisson, des couverts qui profitent
Chaque semoir (en blanc) peut couvrir jusqu’à 12 m de large.

Semés avant moisson, des couverts qui profitent

Les couverts de crucifères, ou de la phacélie fonctionnent bien en semis juste avant moisson, sur des parcelles propres. Pour permettre un semis rapide, un prototype a été mis au point sur le BV de l’Arguenon.

À l’occasion de la porte ouverte Innov’action organisée par la Chambre d’agriculture sur l’exploitation d’Annie et Bertrand Sauvée, à Pacé (35), une technique de semis de couvert avant moisson a été présentée. Elle est testée par un groupe d’agriculteurs souhaitant trouver des solutions pour améliorer la couverture des sols sur le bassin versant de l’Arguenon. « L’objectif est de gagner du temps et surtout de mieux répartir la charge de travail estivale. Cette technique d’implantation est par ailleurs économique, permettant de réduire la consommation et l’usure des matériels », explique David Bouvier, conseiller agronomie à la Chambre d’agriculture.

Pas de vivaces

« Nous avons d’abord travaillé sur 2014 à l’identification des espèces et des dates de semis adaptées. Une vingtaine d’espèces ont été testées en semis à la volée, environ une semaine avant la moisson. La moutarde, le colza, le radis et aussi la phacélie répondent bien, mais une parcelle propre est nécessaire. Elle doit surtout ne pas avoir de vivaces. Cette technique fonctionne mieux sur orge que sur blé. Pour pouvoir germer, la graine profite de l’humidité du couvert, a besoin de température et de lumière. La semer deux jours avant moisson est parfait car on est à peu près sûr de la date de récolte. »

En 2016, un prototype de semoir a été mis au point avec les établissements Devrand. Il permet de semer sur 24, 21 ou 18 m de large, pour rester dans les passages de roues de tracteur. L’an dernier, le prototype a été acheté par le syndicat mixte Arguenon-Penthièvre (Smap) et mis à disposition de la Cuma de la Rosette avec un accompagnement de la Chambre d’agriculture.

Jusqu’à 20 ha/heure

« Des adaptations ont été réalisées sur l’outil. Les rampes peuvent aujourd’hui descendre pour faciliter le remplissage des semoirs. Lors du semis, elles sont positionnées entre 1 et 1,30 m au-dessus des cultures. Elles sont équipées d’un correcteur de dévers. Par ailleurs, une bâche de protection a été mise en place pour éviter le « battage » sous le tracteur. Les deux rampes rigides se plient pour le transport sur route », précise Yves-Marie Devrand. « On peut aller à 6 – 7 km/h et réaliser jusqu’à 20 ha/h avec cet outil. »

50 ha ont été semés en 2017 ; cette année, l’objectif est de 100 ha. « Nous allons tester des mélanges de phacélie et radis. La phacélie se développe bien à l’automne, ce qui favorise la portance en sortie d’hiver, mais elle a fini son cycle en janvier. Sur février, le radis pourra prendre le relais. » Comme vu précédemment, le semis avant moisson ne correspond pas à toutes les situations. « Le travail du sol avec un outil à dents est parfois indispensable », précise le constructeur qui commercialise ce type de matériel.

Pour des groupes d’agriculteurs

Les Ets Devrand ont conçu le prototype de semis avec une contrainte de budget imposée par le syndicat mixte. Mais de nouveaux modèles plus élaborés pourraient être imaginés demain, avec un semoir et des pendillards, un transport plus pratique… Leur acquisition peut être aidée par la Région dans le cadre du PCAEA. « L’achat groupé est évidemment recommandé. Si des groupes d’agriculteurs souhaitent se lancer, nous pouvons les accompagner », souligne Yves-Marie Devrand.


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