De gauche à droite : Anne Prigent, de BCEL Ouest, Samuel Danilo, de l’Institut de l’Élevage, et Ronan Lasbleiz, du Cniel. - Illustration Diminuer son empreinte carbone a du bon pour son revenu
De gauche à droite : Anne Prigent, de BCEL Ouest, Samuel Danilo, de l’Institut de l’Élevage, et Ronan Lasbleiz, du Cniel.

Diminuer son empreinte carbone a du bon pour son revenu

Limiter l’empreinte carbone de son exploitation engendre de meilleurs résultats économiques comme le montre le programme Life Carbon Dairy.

L’opération Life Carbon Dairy prendra fin en juin prochain. L’objectif de ce plan : diminuer l’empreinte carbone de la production laitière de 20 % en 10 ans. « Pourquoi s’intéresser aux gaz à effet de serre (GES) ? L’agriculture arrive en troisième position des émissions, derrière le transport et le résidentiel », introduit Samuel Danilo, de l’Institut de l’élevage, lors d’un colloque régional sur le thème, à Rostrenen (22). L’agriculture émet 17 % des GES, « 14 % en provenance de l’élevage, et 9 % pour le bovin lait ». L’objectif de ce plan ambitieux, et mené en concertation avec le Cniel, France Conseil Élevage, les Chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage, est d’apporter des outils et des méthodes aux producteurs, mais surtout de prendre à bras-le-corps une problématique pour montrer que les producteurs sont engagés dans une recherche de solutions.

30€ de gains aux 1000L

Pour mesurer cette empreinte carbone, les techniciens ont utilisé l’outil Cap2Er, qui enregistre des données sur la gestion du troupeau (âge au 1er vêlage, composition de la ration…), mais aussi des éléments sur la fertilisation minérale ou organique. L’empreinte carbone nette est calculée en soustrayant le stockage de carbone permis par les pâtures aux émissions réelles de la ferme. « La gestion du troupeau est un des principaux leviers, à hauteur de 10 à 15 % de diminution, car les pertes de production de lait liées à des problèmes sanitaires plombent les résultats ».

Un animal mammité sera improductif, mais consommera toujours de l’énergie. Il en est de même quand l’âge au 1er vêlage est tardif. Et les 4 000 exploitations auditées sur ce programme montrent des résultats économiques spectaculaires quand l’empreinte carbone diminue. « Sur un élevage à faible empreinte, de l’ordre de 0,86 kg eq CO2/L, les produits lait et viande sont identiques, mais la marge brute de 241 € par 1 000 L pour les meilleurs élevages est supérieure de 30 € par rapport à celle des élevages plus émetteurs. Cette efficience et optimisation des résultats conduisent à des gains de 13 000 € par an pour une production de 400 000 L ».

Anne Prigent, de BCEL Ouest, estime que « baisser de 5 % ses GES revient à diminuer de 5 €/ 1 000 L ses charges opérationnelles. Et peu importe le modèle de l’exploitation : que le système soit intensif ou extensif, l’empreinte carbone peut être la même. L’idée principale reste de ne pas gaspiller ».

Vendre son crédit carbone

L’étude Life Carbon Dairy compte maintenant s’étendre à tout le territoire, via « La ferme laitière bas carbone ». « C’est une démarche volontaire qui va être déployée au niveau national. Le projet Vocal est aussi en route : il consiste à mettre en place une méthodologie pour permettre aux éleveurs ayant fait des efforts entre deux diagnostics de vendre du crédit carbone. Ce projet sera prochainement soumis au Gouvernement », explique Ronan Lasbleiz, du Cniel.


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