Avec Fraise et Jistelle, sélectionnées pour le Space, Anthony Pellerin, sa fille Margot, ses parents Isabelle et Marcel, accompagnés de Julien Gastebois qui s’occupe de la préparation des vaches. - Illustration Prim’Holstein : L’excellente Fraise comme cerise sur le gâteau
Avec Fraise et Jistelle, sélectionnées pour le Space, Anthony Pellerin, sa fille Margot, ses parents Isabelle et Marcel, accompagnés de Julien Gastebois qui s’occupe de la préparation des vaches.

Prim’Holstein : L’excellente Fraise comme cerise sur le gâteau

Amateur de belles vaches, Anthony Pellerin, du Gaec de la Cour-Es-Croix à Corseul (22), a mis l’accent sur la sélection génétique pour faire progresser le troupeau familial.

Anthony Pellerin est né dans une famille de sélectionneurs costarmoricains. Gaec la Holstein à Corseul, Gaec du Petit Rocher à Pleslin-Trigavou, Jean-Luc-Martin à Plouasne… Grand-père, oncles, parents ont fait parler d’eux sur les podiums en Prim’Holstein ou Normande. Lui est entré en piste à l’âge de 11 ans en présentant une vache de son oncle Daniel au Gala des 100 meilleures Prim’Holstein en 1996. Cette passion ne l’a plus quitté.

Pointage en hausse

En 2006, il rejoint à Corseul (22) ses parents qui ont arrêté de sortir des vaches sur les rings depuis 15 ans. « Nous avions fait le choix de donner davantage de place au pâturage, le niveau d’étable avait baissé. Nous étions peut-être un peu moins motivés », se rappellent Isabelle et Marcel Pellerin. Quelques évolutions accompagnent cette installation en Gaec. « Le silo de maïs n’est plus fermé au cours de l’année. Le système s’intensifie un peu. Le troupeau est à nouveau inscrit à l’Upra. » Anthony se penche sur la sélection. « Mes parents mettaient l’accent sur la qualité des mamelles. Ces très bons pis facilitaient la traite au quotidien mais aussi le commerce quand il y avait une vache en lait à vendre », précise-t-il. Lui décide d’apporter de la taille, d’insister sur la morphologie en privilégiant des taureaux nord-américains comme Shottle, Talent…

Au fil des générations, le troupeau évolue. En 2008, le pointage moyen est de 80,8 pour 0,36 en index morphologie et 80,4 en mamelle. En 2016, le pointage moyen atteint 86 points (au 54e rang en France et dans les 10 % meilleurs en Côtes d’Armor) pour respectivement 0,99 et 86,5 en index morphologie et mamelle. Le cheptel de 85 laitières comptent désormais six vaches pointées excellentes dont l’une, Urban (Nactif x Dombinator), en 9e veau, qui va dépasser les 100 000 kg de lait produits en carrière.

À l’étable ou sur le ring, Fraise est à l’aise

La mieux notée de toutes se nomme Fraise EX 92 (Survivor x Odiart) : 94 en mamelle, 86 en format, 92 en solidité, 92 en membres… Cette belle 4e lactation, « sans défaut et issue d’une famille à très bons pis », est
la « mascotte » de l’élevage. « Avec elle, ça se passe bien sur les concours. Elle tire toujours son épingle du jeu en section », apprécient Anthony et Julien Gastebois, un ancien apprenti qui la prépare. 5e au National de Fougères en 2014, 3e aux Terralies en 2015, 3e à Paris en 2016, 2e au Régional de Saint-Brieuc en 2017… En évoquant ces bons souvenirs, les yeux des deux passionnés brillent.

A leurs côtés, Isabelle Pellerin, pragmatique, ne perd pas de vue les priorités et ajoute : « Fraise est une bonne productrice toujours dans les premières à la traite : en 3e lactation, elle a donné 10 854 kg à 32,3 de TP et 40,3 de TB sur 305 jours. » Des résultats au-dessus de la moyenne du cheptel qui tourne à 9 300 kg à 31 de TP et 38 de TB. Des taux plutôt modérés qu’Anthony explique par le fait que la ration mélangée simplifiée (ensilages de maïs et d’herbe, soja, minéraux, sel, urée ; pâturage à la belle saison ou betterave et luzerne enrubannée en hiver) ne contient jamais de source d’énergie concentrée. Dans la famille, on l’aura compris, Fraise fait l’unanimité. Rien d’étonnant à ce qu’elle soit donc bientôt collectée (par Gorldwyn). « Nous réalisons une collecte par an sur une vache qu’on cible, pour le plaisir, pour multiplier la bonne morphologie, essayer de faire naître une bonne vache à sortir en concours, voire avoir un joli produit à vendre un jour.  »

Taureaux d’hier et d’aujourd’hui

« Roy, à son époque, a marqué le troupeau de son empreinte. Puis Shuttle qui reste un taureau constructeur en tête de souche. Quand il y a du sang Shuttle, derrière il y a du potentiel », explique Anthony Pellerin. Actuellement, celui-ci aime utiliser Kingpin, McCutchen, Lancome, Cinderdoor, Salomon… En semence sexée, la priorité est Liway. « Pour moi, les taureaux génomiques ne sont pas assez issus des grandes familles de vaches, alors il y a encore au moins 60 % de taureaux confirmés dans mes choix. » Surtout, l’éleveur veille à placer un taureau laitier derrière un taureau à morpho : « J’aime avoir de belles vaches, mais pour autant je ne veux pas risquer de dégrader la production. »

La passion pour oublier un peu la crise

Pour la 4e participation du Gaec au Space, « après trois 4e place… », Fraise sera accompagnée d’une congénère. Pointée 88 points, Jistelle (Sid x Shottle) est une grande primipare « avec une bonne côte et de membres de qualité » issue d’une autre belle lignée. Gestelle, sa mère en 4e lactation, est notée 91 points, sa sœur (par Atwood) Istelle 87 points en 1re lactation… « Cette souche illustre le type de morphologie que nous recherchons », précise Anthony Pellerin, l’amoureux des belles vaches. « Dans le contexte actuel de crise laitière, je m’accroche à cette passion pour les concours. Se lever le matin pour traire des mamelles pleines de beaux animaux aide à ne pas se décourager à attendre que le prix du lait remonte. »


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