Une unité de méthanisation pour trois exploitations

Les digesteurs et post-digesteurs sont enterrés, notamment pour mieux conserver la chaleur et intervenir plus facilement. - Illustration Une unité de méthanisation pour trois exploitations
Les digesteurs et post-digesteurs sont enterrés, notamment pour mieux conserver la chaleur et intervenir plus facilement.
À Martigné-Ferchaud, la station de méthanisation valorise les fumiers et lisiers issus de trois exploitations situées à moins de 10 km. La chaleur est utilisée pour sécher différentes cultures.

La production de biogaz de la société Métha-Ferchaud a débuté fin septembre 2016, mais l’origine du projet remonte à six ans auparavant. « Cette démarche collective de valorisation des fumiers et lisiers en énergie me plaisait. Ayant des panneaux photovoltaïques, je voulais poursuivre la production d’énergies vertes », souligne Guénaël Hamelin, un des producteurs à l’origine du projet (éleveur laitier à Retiers). « Cette unité de méthanisation nous permet de produire de l’énergie, mais aussi de disposer à la fois de chaleur pour sécher nos cultures comme la luzerne, et de digestat pour fertiliser. Notre exploitation devient ainsi plus autonome en protéines et en azote », apprécient Stéphane Choquet et Frédéric Brizard, tous les deux associés dans l’EARL de la Voie Lactée.

Six associés dont quatre agriculteurs

Stéphane Boudet, éleveur de porcs à Fercé, Benoît Bouvry, gestionnaire de patrimoine, et Sébastion Boudet, salarié de la SAS en charge de l’exploitation, sont les autres associés. La société Métha-Ferchaud est donc composée de 6 membres à titre individuel. Le choix du site, en position centrale, a été fait en 2012. « Une ancienne ferme laitière a été réhabilitée. Nous n’avons eu aucun souci d’acceptabilité du projet. » Le moteur de 205 kW produit de l’électricité pour environ 500 foyers (hors chauffage), ce qui correspond à la population de Martigné-Ferchaud.

[caption id=”attachment_28328″ align=”aligncenter” width=”720″]Trémie d’incorporation des produits solides de 30 m3. Trémie d’incorporation des produits solides de 30 m3.[/caption]

L’installation de l’unité a été confiée à l’entreprise allemande Biogaz Hochreiter, implantée en France depuis 2011. Chaque jour pour fonctionner, le méthaniseur reçoit 18 m3 de lisier et 12 tonnes équivalent de matière sèche (fumiers, fientes de volaille, issues de céréales, tontes de pelouses…). « Une comptabilité matière est réalisée pour que chaque ferme récupère ses unités d’azote et pour les aspects réglementaires », précise Stéphane Choquet.

[caption id=”attachment_28326″ align=”aligncenter” width=”720″]« La pompe centrale permet tous les transferts », a expliqué Stéphane Choquet lors de la visite de la station en fin d’assemblée générale du Ceta 35. « La pompe centrale permet tous les transferts », a expliqué Stéphane Choquet lors de la visite de la station en fin d’assemblée générale du Ceta 35.[/caption]

Tarif calé sur 15 ans

La station est composée d’une trémie d’incorporation des produits solides de 30 m3, d’un digesteur de 1 530 m³ (maintenu à 43 °C environ), de deux post-digesteurs et d’une fosse de stockage pré-existante. « Les digesteurs et post-digesteurs sont enterrés pour mieux conserver la chaleur, surveiller, intervenir et vider plus facilement ; l’intégration paysagère est améliorée. » Le travail autour de la méthanisation représente un gros mi-temps. « Nous avons un contrat de rachat de l’électricité produite de 20 ans, avec un tarif calé sur 15 ans. »

Au total, le projet a représenté un investissement de 1,8 million d’€, dont 500 000 € de subventions (Ademe et Région). « Le retour sur investissement – si rien n’est cassé – est de 8 ans. Nous allons assez rapidement investir dans un 2e moteur pour un coup de 250 000 € environ. Le régime (déclaration actuellement) va être changé car les apports vont dépasser 30 t brutes par jour. »

Groupes d’échanges

Les associés font partie du groupe des méthaniseurs bretons (comptant 40 unités) qui mène des réflexions sur les digestats, les Cive (cultures intermédiaires à valorisation énergétique), le retour du carbone dans les sols… Ils adhèrent également à l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF).


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