« Faire une pause sur la méthanisation »

14751.hr - Illustration « Faire une pause sur la méthanisation »
Le nombre d’unités de méthanisation augmente rapidement en Bretagne et en France.

La Confédération paysanne souhaite davantage de dialogue autour de la méthanisation. Les agriculteurs s’inquiètent de la concurrence sur le foncier et de son impact sur les sols. La Bretagne compte un peu plus de 200 installations de méthanisation agricole. « C’est 2 fois plus qu’il y a 2 ans. Au niveau de la France, le nombre est actuellement de 1 310 et de nombreux projets sont en cours », ont souligné les élus de la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine qui ont organisé une soirée-débat intitulée « Production alimentaire vs production énergétique : quel avenir pour les terres agricoles ? », le 6 février à Langon (35). Pour eux, il est nécessaire de « faire une pause » face à cette montée en puissance. René Louail (ancien porte-parole national du syndicat) s’inquiète de la concurrence sur le foncier et de l’intensification culturale que génère la méthanisation. « Beaucoup d’exploitations passent sur des assolements moins longs, avec des céréales et du maïs uniquement. Par ailleurs, les cultures intermédiaires pompent de l’eau au moment où il y en a moins. » Quelle transmission de ces unités ? Il ajoute que « des interrogations subsistent sur l’impact des digestats sur les sols. Et la transmissibilité de ces exploitations quand les projets peuvent représenter jusqu’à 4,5 millions d’euros d’investissements pose question. » Il ne s’oppose toutefois pas aux petites unités qui peuvent permettre de relocaliser la production d’énergie. Mais selon lui, « la méthanisation n’est pas suffisamment encadrée. » « Une vraie planification est nécessaire, notamment pour éviter de déstabiliser d’autres filières agricoles », souligne Daniel Salmon, sénateur Europe écologie les verts, rapporteur de la mission d’information sur la méthanisation dans le mix énergétique. L’élu invite à regarder avec discernement l’éolien, le solaire et la méthanisation afin de « sortir des énergies fossiles qui sont une parenthèse dans l’histoire humaine. Le nucléaire est dangereux et viendra trop tard. Les territoires doivent se réapproprier leur énergie. » Des entreprises d’énergie…

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