epandage-pichon - Illustration 40% des charges de mécanisation liées à la traction

40% des charges de mécanisation liées à la traction

En cette période de crise les Cuma sont de plus en plus sollicitées pour de nouvelles adhésions. L’objectif pour les éleveurs est de baisser le coût de mécanisation. Ils s’y retrouvent aussi en diminuant leur charge de travail.

« On se rend compte que dès que l’on sort un peu d’une crise les agriculteurs réinvestissent rapidement dans le matériel. Les Cuma de l’Ouest travaillent depuis très longtemps sur les charges de mécanisation et l’organisation du travail qui sont des leviers pour agir durablement pour la compétitivité des exploitations », rappelle Jean-Luc Boursier, président de la FRCuma Ouest, lors de l’assemblée générale, à Rennes (35), le 8 février. Les responsables de Cuma pointent le suréquipement en matériel dans les exploitations. Ils prennent en exemple un secteur regroupant 7 exploitations qui totalisent 200 ha de céréales à semer. En cumulant le matériel disponible, il y a un équipement qui permet de semer très facilement une surface de 800 ha.

Dans une ferme, la traction représente 40 % des charges de mécanisation, et 45 % si on y ajoute le coût du carburant. « Sur une exploitation laitière moyenne, les charges de mécanisation représentent entre 40 000 et 50 000 € par an. Ce coût de mécanisation ramené au litre de lait atteint 100 €/1 000 L », chiffre Benoît Bruchet, directeur de la FDCuma Mayenne. C’est beaucoup plus parlant de ramener ces charges de mécanisation sur le produit vendu. L’étude de 75 exploitations de Loire-Atlantique confirme ces chiffres. « Cela varie du simple au double d’un élevage à l’autre. Les 10 % inférieurs se situent autour de 64 €/1000 L ou 228 €/ha et les 10 % supérieurs arrivent à près de 150 €/1000 L ou 482 €/ha », précise Benoît Bruchet.

Les grosses exploitations sollicitent les Cuma

« Nos Cuma s’interrogent car de grosses exploitations frappent à la porte pour déléguer des travaux tels que l’épandage, la préparation de sol et semis. Nous devons nous adapter pour répondre à cette demande », constate Étienne Fels, directeur de la FRCuma Basse-Normandie. Une étude réalisée sur 30 grandes exploitations laitières (+ de 600 000 l de lait et + de 150 ha) de Basse-Normandie prouve qu’en déléguant des travaux en Cuma, il est possible de « diminuer les charges de mécanisation tout en travaillant moins. Ces exploitations ont des charges de mécanisation qui s’élèvent en moyenne à  414 €/ha. En passant rien que le matériel en Cuma, on descend à 388 €/ha. Si les chantiers complets sont faits par Cuma avec chauffeur on arrive à 353 €/ha. Cela représente une économie de 9 000 € par an et plus de 300 heures de travail qui sont déléguées soit l’équivalent de 0,2 UTH », lance Étienne Fels.

Une inter-cuma pour épandre le lisier

Pour répondre à ces nouvelles demandes des grosses exploitations une inter-Cuma a été créée à Servon-sur-Vilaine (35) entre Rennes et Laval. L’inter-Cuma de la Haute Vilaine a investi 340 000 € en 2013 dans un tracteur de 320 ch et une tonne à lisier de 24 m3.

« 4 Cuma principales avaient une demande pour 40 000 m3 à épandre immédiatement. Nous avons un chauffeur qui est responsable du planning et 3 autres chauffeurs qui se relaient sur les chantiers d’épandage. Deux ans plus tard, nous sommes à 55 000 m3 épandus et nous avons dû investir dans un 2e ensemble et créer un 2e groupe de 2 chauffeurs. Aujourd’hui ce sont 90 000 m3/an qui sont épandus. Le coût d’épandage moyen est de 2,24 €/m3 », chiffre Marcial Béasse, président de l’inter-Cuma de la Haute Vilaine.


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