À la Codema et Coopédom, les chauffeurs sont désormais équipés d’un logiciel qui géolocalise et tient compte de l’état des chantiers de fauche en temps réel. Ainsi, doublons et temps de trajets sont optimisés. Reportage près de Rennes.
[caption id=”attachment_20841″ align=”alignright” width=”229″] Au fur et à mesure, le chauffeur clique sur les icônes, pour communiquer en direct l’état d’avancement du chantier.[/caption]
Sébastien conduit un camion pour charger la luzerne qui a été fauchée. Sur son smartphone, « j’ai renvoyé le message que le chantier est terminé. Je fais venir un autre chantier ». Digital DC System a développé cette application, Facilitime, utilisée depuis cette saison par la Codema (Mayenne) et Coopédom (Ille-et-Vilaine).
Elle permet de gérer les chantiers. La logistique n’est pas une mince affaire : en période de chantiers, seize camions tournent, ainsi qu’une vingtaine de matériels (tracteurs, ensileuses). Chaque ensileuse traite de 50 à 70 ha par jour (en 2 x 8 chez Coopédom). Les tracteurs et ensileuses se connectent à Facilitime sur leurs tablettes, les chauffeurs de camion utilisent leur téléphone portable.
Le bon nombre au bon endroit
Grâce à la localisation GPS, « les chantiers sont mentionnés sur la tablette. Les chauffeurs visualisent sur la carte les contours de la parcelle », détaille Didier Collet, le gérant de Digital DC System. Ensuite, pour que cette application fonctionne, les chauffeurs doivent enregistrer et transmettre les données en temps réel. Ils cliquent sur un bouton au début du chantier. À Chantepie (Ille-et-Vilaine), au volant de son ensileuse Pro-DX, Anthony indique ses actions en direct : « Je charge, je décharge, j’attends, le chantier est terminé, je roule. » On connaît ainsi l’état d’avancement du chantier.
«Attention aux cailloux»
Surtout, le chauffeur peut communiquer des messages collectifs à ses collègues. Si un chantier est à l’arrêt avec une ensileuse en panne, ou s’il a été entièrement chargé, on prévient le chauffeur du camion suivant de ne pas venir. Le chantier est terminé ? Suivant ! On indique au chauffeur où il peut se rendre ensuite. On optimise ainsi le déplacement des camions. « On améliore la rapidité, l’efficacité avec le bon nombre de machines au bon endroit. On évite les temps d’attente. On peut anticiper, alors qu’avant, on fonctionnait un peu à l’aveugle », explique Frédéric André, responsable de la production et des technologies à Coopédom. Les salariés peuvent aussi transmettre des messages pour ceux qui les suivent : « Sois vigilant, il y a beaucoup de cailloux sur cette parcelle. »
Derrière, la coopérative de Domagné compte aussi utiliser ces statistiques pour les analyser. « On va pouvoir comparer nos machines, leur temps de chargement et déchargement. Nous avons une New Holland et une ProDX (Gilles). Cette dernière est plus chère et plus efficace. Mais on va voir si on s’y retrouve », décrit Frédéric André. Rémi Hagel