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Plus d’herbe, plus de talus, moins d’azote

La combinaison mise en œuvre par Rémi Geffroy, éleveur à Plouégat-Moysan, avec le soutien du Syndicat mixte du Trégor dans le cadre du Plan de lutte contre les Algues Vertes (PAV), vise à limiter les fuites d’azote grâce à la mise en place de talus.

Rémi Geffroy élève un troupeau de vaches entièrement nourries à l’herbe. Cela fait 15 ans que l’alimentation est composée à 100 % d’herbe : pâturage, foin et herbe coupée. Mais la logique d’optimisation ne s’est pas arrêtée là : en supprimant le maïs au bénéfice de l’herbe, l’éleveur a diminué ses apports d’engrais tout en augmentant sa rentabilité, pour un produit de qualité et bien valorisé grâce au choix des races, charolaise et blonde d’Aquitaine. « J’ai supprimé l’apport azoté minéral et je l’ai remplacé par une fumure organique sur les conseils du syndicat mixte. Au début j’étais hésitant, mais je m’y retrouve, j’ai moins de dépenses et les animaux sont bien nourris avec des prairies et un fourrage de qualité ». Les mélanges utilisés sont composés de ray-grass anglais / trèfle ou de fétuque, lotier, RGA, fléole.

Un talus aux multifonctions

Dans la logique de réduction des flux azotés, un talus planté est en cours de création sur une longueur de 108 m. Ce talus a vocation  de freiner l’érosion ainsi que le ruissellement et de filtrer l’azote en provenance des parcelles en amont afin de protéger un captage d’eau situé à proximité. « Le but n’est pas de faire barrage mais bien de ralentir le ruissellement et de faire en sorte que l’eau s’infiltre car le passage dans le sol permet aux mécanismes d’épuration de se mettre en place avant le retour à la rivière », précise Rémi Geffroy. 
Le talus favorise la biodiversité en rétablissant la continuité entre deux talus existants et crée un abri pour les vaches, notamment contre le vent. « Une haie d’arbres et d’arbustes 
feuillus protège une surface équivalente de 15 à 20 fois sa hauteur ». Enfin, les coupes sont valorisées en bois de chauffage. Le talus est aussi un investissement d’avenir car le 
bois ne sera disponible que d’ici 15 ans. « Dès la création du talus il faut décider des essences qui seront les plus propices au chauffage » explique Julie Bertillon, responsable rivière au Syndicat mixte du Trégor.

Chiffres 2015

  • Talus : 11 km en cours de création depuis septembre 2015
  • Haies : 12 km de haies plantées début 2015, 5 km prévues début 2016
  • Exploitations : 30 exploitations pour 96 sites au total visés par le programme 2015/2016 Financement : les travaux sont financés par le Syndicat Mixte du Trégor et subventionnés par le Fonds européen FEADER, la Région Bretagne, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et le Conseil départemental du Finistère. Les aides publiques versées au titre de Breizh bocage sont bonifiées en raison du statut Plan algues vertes du bassin versant du Douron.

Plantation l’année prochaine

La plantation de la haie se fera aux mois de janvier et février. Le principe : un arbre de « haut jet », type châtaignier ou chêne sessile, tous les 4 m. Entre ces arbres, le noisetier viendra remplir l’espace et densifier la haie. Les essences choisies correspondent à la composition des haies bocagères environnantes mais répondent aussi au souhait de l’exploitant de produire du bois de chauffage : châtaignier pour sa croissance rapide, chêne pour son bon rendement en chauffage. L’aide du syndicat mixte se situe à deux niveaux : par la prise en charge des travaux de création du talus réalisés par la SARL Briand, des Côtes d’Armor, et par l’entretien en pied de plant afin d’éviter la concurrence 
avec d’autres végétaux non désirés les 3 premières années.


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