vincent-couvert-paturage - Illustration Le pâturage pallie les contraintes de l’exploitation

Le pâturage pallie les contraintes de l’exploitation

Un faible potentiel des sols et la présence de cours d’eau ont incité Vincent Couvert à valoriser le pâturage dans son système fourrager. Le déprimage des premières parcelles commencera début mars.

Chez Vincent Couvert à Monfort-sur-Meu (35), le pâturage des 37 vaches laitières commencent généralement début mars. « La mise à l’herbe dépend surtout de la portance des sols » précise l’éleveur. Les 3 km de cours d’eau présents sur l’exploitation expliquent les 20 ha inondables, soit près de la moitié de la SAU. Même si le déprimage des prairies est conseillé (voir encadré), l’agriculteur ne le réalise pas forcément sur toute la surface, selon les années. Les parcelles non déprimées sont alors fauchées en priorité au printemps. Pour le moment, les vaches restent en stabulation. La ration est composée de 9 kg de maïs, 7 kg d’enrubannage, complétée de 1,3 kg de tourteau de colza et 1,2 kg de mélange céréalier autoproduit. Elles produisent 15,5 kg de lait pour un rang moyen de lactation de 8,1 mois (TB : 48,1, TP : 31,5). « Mon objectif est de maintenir ma production/vache en étant le plus autonome. J’essaie dans la mesure du possible d’atteindre mon quota (85 % cette année). »

Sur les 42 ha accessibles aux vaches laitières, 34 ha sont en herbe. L’exploitation présente une structure idéale pour le pâturage, clef de voûte d’un système fourrager autonome et économe. Pendant 3 à 5 mois à partir de la mi-avril, les vaches sont exclusivement au pâturage. Elles reviennent tous les 35 jours sur des paddocks d’environ 1 ha. « Tous les excédents d’herbe sont fauchés dans l’optique de gérer le pâturage » ajoute l’éleveur. La nature des stocks fourragers (ensilage, enrubannage et foin) est réalisée selon la météo, la taille du chantier ou le type de prairie. « Lorsque la part de légumineuse est importante, je préfère l’enrubannage au foin pour récupérer un maximum de feuilles. »

L’exploitation en chiffres

  • 1,3 UTH dont 0,3 de salarié
  • 37 vaches Prim’Holstein
  • 216 000 L lait vendus
  • 6 250 L de lait produits par vache
  • 44 ha de SAU (dont
  • 5 ha de maïs ;
  • 2,5 ha de mélange céréalier et 36,5 ha en prairies temporaires)
  • 4 t de tourteau de colza acheté
  • 1,37 UGB par ha de SFP
  • En agriculture biologique

Une évolution progressive

Depuis son installation en 1998 sur 63 ha, Vincent Couvert cherche à réduire ses intrants et développer l’autonomie fourragère. Ces objectifs se sont encore plus imposés lorsqu’il a perdu, entre 98 et 2005, 19 ha avec la construction d’un lotissement, d’une station d’épuration et d’une route. Vincent Couvert a préféré développer le pâturage au détriment des cultures de vente. « Le potentiel des sols est assez faible et la présence de cours d’eau m’oblige à des restrictions d’épandage (fertilisation et phytosanitaire) » détaille-t-il.

Avec les années, le système fourrager basé sur le pâturage s’est mis tranquillement en place. 35 paddocks, 1,3 km de chemin, 2 km de réseau d’eau enterrés ont notamment été réalisés. L’assolement de l’exploitation a évolué vers plus de prairies graminées/légumineuses, moins de maïs et de cultures de vente. « La mesure agro-environnementale SFEI (Système fourrager économe en intrants), signée en 2007, m’a permis d’atteindre ces objectifs d’autonomie en me garantissant une sécurité financière », explique-t-il. L’éleveur optimise ainsi les contraintes de l’exploitation par le pâturage et la réduction des intrants. En bio depuis 2012, Vincent conclut : « Mon coût alimentaire s’élève à 61 €/1 000 L dont 28 € de concentré. L’EBE de 51 000 €, après rémunération du salarié, me permet de dégager un revenu suffisant ».

Adage 35 : 02 99 77 09 56


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