jean-michel-philippe-pascal-gaubert-vache-laitiere-ensilage-mais-paturage-herbe-alimentation-condition-travail-traite-fourrage - Illustration Réflexion printanière

Réflexion printanière

La proximité d’une zone urbaine est souvent considérée comme une contrainte pour une exploitation laitière. Les associés de l’Earl de l’Arrivée (22) ont décidé de ne pas subir leur situation géographique et de s’adapter à leur environnement urbain : vente directe et stratégies dans la gestion des surfaces au printemps. Si demain, ils veulent produire plus avec l’existant, la réflexion aura été amorcée.

Installés à Plérin (22), Sandrine et Jean-Michel Philippe font évoluer progressivement leurs méthodes et outils pour allier efficacité et confort de travail. La gestion des stocks fourragers pour l’alimentation du troupeau représente une nouvelle piste pour les producteurs. L’idée est de combiner au mieux traite robotisée, gestion des stocks et résultats techniques.

La ration

L’alimentation des vaches laitières est individualisée par le Dac (Distributeur automatique de concentrés) du robot. A l’auge, seuls les fourrages sont proposés avec un système pousse-cubes, et ceci deux fois par semaine. « Pour la complémentation, on distribue aux vaches un correcteur azoté base colza, l’Adéliacol, en raison de la vente directe, et un aliment de production, l’Adélac Amifib. Le minéral est incorporé aux deux aliments au printemps », précise Jean-Michel. Pascal Gaubert, technicien conseil en nutrition et lait Triskalia rajoute que « ces produits sont intéressants pour sécuriser le transit et éviter l’acidose ». La mobilité des vaches dans un système de traite robotisée doit être irréprochable.

L’eau est mise à disposition à deux endroits : un près du robot et l’autre au niveau de l’auge, après la porte de tri. Quant aux vaches taries, elles sont séparées du reste du troupeau et reçoivent une ration spécifique : du maïs ensilage rationné, du foin, le correcteur azoté des génisses (Adéliacol non minéralisé) et un minéral spécifique, le Minadélys P Tarie. L’hiver, elles restent dans un box près du troupeau et aux beaux jours, elles sont déplacées vers un paddock. La gestion des surfaces doit être bien pensée pour exploiter au mieux les 21 hectares d’herbe entre les vaches laitières, les génisses et les vaches taries.

Earl de l’Arrivée à Plérin (22)

  •  Sandrine et Jean-Michel Philippe
  • 470 000 litres de lait vendus
  • 35 kg / vache
  • Niveau d’étable annuel : 10 000 kg
  • 180 g de concentrés / litre de lait
  • Vente directe depuis 3 ans
  • Robot de traite fin 2011
  • 2,5 traites en moyenne avec pâturage
  • SAU : 70 ha dont 24 de maïs, 21 d’herbe et 25 de blé
  • 7 ha d’herbe en accessibilité directe
  • 14 ares par vache

Critères qualité (1re semaine de mars avec une alimentation maïs + herbe) :

  • TB : 40,3
  • TP : 32,6
  • Cellules : 150 000 / ml
  • Urée : 150 mg / L

Gestion des surfaces

En zone séchante périurbaine, Sandrine et Jean-Michel exploitent les 21 hectares d’herbe de la manière suivante : 7 ha directement accessibles en pâturage et 2 ha avec une route à traverser pour les vaches au robot, 5 ha pour les génisses et 9 ha en foin. Jean-Michel complète : « Sur 3 ha de RGH-Trèfle violet, j’effectue une première coupe en ensilage et une deuxième coupe en foin. Sur une sélection de terres profondes, j’implante également des dérobées (RGI-Trèfle Incarna) avant le maïs pour optimiser autant que possible les surfaces. Je propose ces dérobées quand la pousse de l’herbe est insuffisante, vers mi-juin environ. » Ici, les stocks d’ensilage et de foin sont gérés de la même manière qu’un stock de maïs. « Nous visons un ensilage d’herbe jeune récoltée en auto-chargeuse pour avoir des valeurs alimentaires intéressantes et ainsi économiser le maïs ». Pascal Gaubert précise : « Avec un ensilage à un stade jeune et l’application d’un conservateur, les producteurs vont obtenir de très bonnes valeurs alimentaires mais le rendement à l’hectare sera légèrement inférieur. C’est un choix personnel adapté à l’exploitation ». L’apport d’énergie par le maïs et d’azote par l’herbe est un bon compromis, selon les éleveurs, qui cherchent à valoriser les fourrages dans l’alimentation du troupeau. « En été, la proportion d’herbe conservée substitue le manque d’herbe pâturée ».  Grâce à cette technique fourragère, les producteurs pourront patienter jusqu’à la constitution du prochain stock de maïs.

En perpétuelle réflexion, Sandrine et Jean-Michel se sont également posés la question de l’affouragement en vert : « Nous y pensons mais il faut reconnaître que cette technique remettrait en cause  la notion de temps de travail, importante à nos yeux ». Autres pistes : « Nous avons d’autres idées comme grouper les vêlages pour faire des lots de génisses et leur proposer du pâturage sur des zones plus éloignées non valorisées par les vaches laitières. Depuis cet  hiver, nous élevons les génisses au foin et aux concentrés pour économiser le maïs ». Avec 10 200 litres de lait par ha de SFP, les actions engagées sur la gestion des surfaces portent déjà leurs fruits. Carole Perros / Triskalia


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