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La Sica s’arme de nouvelles stations pour innover

La Sica de Saint-Pol-de-Léon (29) attend ses nouvelles plates-formes de conditionnement pour répondre aux évolutions de la demande de légumes. La station de Vilargren doit sortir de terre en 2015.

Une année noire pour les producteurs de légumes finistériens et les cinq années perdues dans le projet de création d’une station logistique, pour de sombres raisons administratives, n’ont pas entamé l’optimisme de Jean-François Jacob, président de la Sica. « Il y aura plus d’évolutions concernant la demande de légumes dans les 20 prochaines années qu’il n’y en a eu ces deux dernières décennies. Nos investissements dans les plates-formes de conditionnement de Vilargren et de Cléder et dans un outil de valorisation des coproduits de légumes et d’algues (Agrival) vont nous permettre de répondre aux nouvelles demandes des consommateurs ».

La première pierre du projet de Vilargren devrait être posée avant la fin 2015, huit longues années après son initiation. Celui de Cléder-Plouescat doit reprendre après une interruption liée à des fouilles archéologiques. « Les deux projets doivent aboutir. Ils sont indispensables pour nos producteurs les plus éloignés qui pourront, grâce au regroupement de l’offre, produire toute la gamme de légumes. Y compris les légumes de diversification ». À la fin 2014, le secteur légumes de diversification représente le 2e chiffre d’affaires du groupement, à équivalence avec le chou-fleur. Ce secteur est en forte progression. « Cette diversification exige de l’espace, de l’emballage, de l’innovation. Depuis 2007, tous les 2 mois, un nouveau produit est proposé à la vente ». La position et la répartition actuelle des dépôts, avec le coût logistique qu’elles impliquent, génèrent un surcoût de 12 à 15 % par tête de chou-fleur.

832 tonnes  d’algues récoltées en 2014

La valorisation des algues (vertes, brunes et rouges) fait d’Agrival, filiale de la Sica, un opérateur majeur dans le petit monde des algues. L’entreprise de valorisation des coproduits de légumes et marins est en phase de concrétiser son pari. 832 tonnes ont été récoltées en 2014 et l’activité va monter en puissance cette année, en livrant les partenaires et les industriels de l’agroalimentaire tournés vers ce marché. Sur la partie extraction de molécules d’intérêt issues de légumes, les contacts commerciaux s’accélèrent et se concrétisent, notamment sur les segments de marché que sont les alliums, les artichauts, le champignon et la tomate.

Un plan de soutien non respecté

Les alliums (ail, oignons, échalotes) vont bénéficier d’une plate-forme dédiée pour les préparer et les conditionner en vue de l’export. « Nous vendons 40 % de nos produits à l’étranger. Nous devons donc nous adapter à ces marchés produit par produit. Les investissements sont lourds, mais constitueront des atouts à l’avenir. Nous demandons juste à l’administration qu’elle nous épargne un peu ». Un coup de griffe aux pouvoirs publics qui, selon le président, entravent trop souvent la volonté des entreprises d’aller de l’avant. Il fustige également leur manque de réactivité dans le plan de soutien aux producteurs, signé en septembre 2014. « Un plan respecté ni dans les modalités, ni dans le timing. Actuellement, le dossier est enlisé, mais nous n’abdiquerons pas ». Fin août 2014, 75 % des adhérents de la Sica avaient perdu 20 % ou plus de leur chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente, soit 800 exploitations.

Bernard Laurent


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