production-legume-chou-fleur-recolte-bretagne - Illustration Une année légumière mitigée

Une année légumière mitigée

Bilan d’une année 2013 en demi-teinte pour la production légumière bretonne et inquiétudes pour l’année en cours ont fait partie des sujets abordés lors de l’AG du Cerafel.

« Après une année 2012 où la production légumière bretonne avait retrouvé une bonne valorisation, sauf en chou-fleur, l’année 2013 a connu une conjoncture en demi-teinte. La première moitié d’année nous a été favorable grâce à des périodes hivernales bien marquées qui ont dynamisé le marché des chou-fleur, poireau, chou pommé et autres légumes d’hiver. Le printemps maussade a eu ensuite des conséquences diverses », lançait Joseph Rousseau, président du Cerafel, lors de l’assemblée générale de l’association d’organisations de producteurs qui s’est déroulée mercredi 4 juin à Saint-Méloir-des-Ondes (35).

Une saison de choux-fleurs éprouvante

La campagne 2013/2014 en chou-fleur a été marquée par une baisse des prix et surtout par des conditions de récoltes éprouvantes physiquement pour les producteurs. L’hiver moins froid et avec peu de gelées a favorisé la concurrence avec l’Espagne et l’Italie qui ont gagné des marchés à l’export. « Même si le prix n’était pas au rendez-vous, le chou-fleur a pu être commercialisé en quasi-totalité », fait remarquer le président du Cerafel. En ce qui concerne la production d’artichauts, la saison en globuleux a démarré tardivement au printemps 2013 avec de faibles rendements. Malgré tout, les cultures se sont bien refaites et les apports ont été conséquents de mi-septembre à mi-octobre, la campagne a donc été plutôt correcte.

De son côté, la pomme de terre primeur a bénéficié d’une année 2013 satisfaisante avec des volumes en augmentation de 17 % par rapport à 2012 et un prix moyen de 0,462 €/kg pour le plein champ. Les inquiétudes se portent sur la campagne 2014 car les stocks de pommes de terre de consommation sont conséquents.  Les prix sont donc très bas ce qui complique le référencement de la primeur dans les magasins. Joseph Rousseau se désole que « la primeur soit devenue la variable d’ajustement du marché entre deux campagnes de pomme de terre de consommation. »

Tomate, des niveaux d’invendus records

La saison 2013 en tomate grappe aura été mauvaise avec un niveau d’invendus jamais connu ces dernières années. 79 603 tonnes de tomates ont été apportées au niveau de la Sica et de l’UCPT, soit un volume régional stable par rapport à 2012. La mauvaise météo du début du printemps a pénalisé les rendements et n’a pas poussé les consommateurs à acheter des tomates. Le soleil du début d’été a permis de rattraper le retard de volumes sur un marché plus dynamique mais très instable. Dès fin juillet, les cours ont à nouveau baissé à cause des importations en provenance de Belgique et de Hollande, mais aussi par la concurrence des jardins amateurs. « 2014 démarre difficilement avec des prix décrochés dès début mai et une faible consommation. Pour la dernière semaine de mai, le prix moyen de la grappe était de 0,65 /kg. Il faut que les enseignes jouent le jeu de la tomate française », a rappelé le président du Cerafel. La campagne 2014 devrait être marquée par une légère baisse des volumes (prévisions de 76 000 tonnes) en raison de la poursuite du développement de la diversification. La cœur de bœuf est confirmée comme l’un des trois gros segments de la gamme avec plus de 8 000 tonnes prévues. Des augmentations significatives de volumes sont attendues pour la gamme saveur d’antan (+ 73 %) et en cœur-de-pigeon (+ 42 %).

Joseph Rousseau a conclu en rappelant : « L’organisation économique n’est pas une assurance absolue contre la crise. Néanmoins elle doit agir à trois niveaux. Premièrement, elle doit permettre d’éviter certaines crises, en particulier celles qui sont dues à des facteurs internes, en prenant des mesures de prévention. Deuxièmement, si la crise est inéluctable notamment quant elle est due à des facteurs externes, elle doit être en mesure d’en atténuer les effets en prenant des mesures appropriées. Troisièmement, lorsque la crise est passée, elle doit permettre d’optimiser le prix de marché. » Nicolas Goualan


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