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Plus de liberté, se l’approprier

La dernière session de la Chambre d’agriculture, fin mars à Rennes, a abordé le thème suivant : « Des marchés à mon exploitation agricole : quelles influences sur mon projet ? »

« Aujourd’hui, les uns et les autres ont plus de liberté, mais il faut se l’approprier et raisonner marges », a souligné à cette occasion Marcel Denieul, président de la Chambre d’agriculture. Des témoignages ancrés dans trois filières sont venus illustrer la thématique. Damien Georgeault qui s’est installé à Piré sur Seiche en octobre 2013 suite à un tiers est éleveur porcin avec 178 truies, naisseur engraisseur partiel. Pour construire son projet, le jeune homme a dû adapter ses attentes à l’exploitation reprise, en intégrant des marges de sécurité sur les prix d’aliment et de vente et sur la technique. Dans le choix du groupement, Damien Georgeault a privilégié la solidité financière et la liberté d’entreprendre. Pour le diagnostic, l’estimation, la vérification des marges de sécurité et des équilibres financiers, le jeune a été épaulé par le cédant et différentes organisations. Une table ronde rassemblant le cédant, le groupement, la banque et l’Odasea a permis de valider le projet.

Le double prix, pour la transition

Avec la fin des quotas qui approche, les producteurs laitiers entrent dans une nouvelle ère. « Ils devront connaître les marchés, connaître leur entreprise et sa stratégie. La main-d’œuvre et le financement seront des facteurs limitant demain, avant même l’environnement », précisent Patrick Wecxsteen, directeur régional de Sodiaal, et Christophe Vernet, producteur de lait à Tinténiac. Sodiaal a réfléchi à un projet à horizon 2020, en s’inscrivant dans la croissance de la demande mondiale, tout en maîtrisant le développement en fonction des marchés. « Dès juillet, les sociétaires vont déclarer leur intention de volumes supplémentaires pour la prochaine saison. Avant fin décembre, ils connaîtront leurs volumes A et B en fonction des perspectives du marché. Le double prix, on en a besoin pour la transition avec l’après-quotas. » S’agissant des installations, les jeunes devront réaliser une demande écrite du volume souhaité et présenter leur projet économique à la coopérative.

Fortes restructurations en légumes

Autre domaine où l’adaptation est de mise : la filière légumière qui a subi plusieurs réformes de l’Organisation commune des marchés (OCM) lors des dernières décennies. « Ces réformes ont eu des conséquences sur l’organisation économique régionale et sur les organisations de producteurs (OP) », explique Pierrick Gauvin, président de Terres de St-Malo. « L’offre de la zone malouine a été concentrée sur un seul site, plutôt que 4-5 auparavant. La gamme a été élargie et les calendriers de production allongés (choux, poireaux…). Des dispositifs spécifiques tel que l’assurance récolte ont été mis en place. »

Par ailleurs, l’outil de création variétale est entré dans un fonctionnement régional et le centre expérimental malouin a été fermé pour rationaliser l’expérimentation sur deux sites en Bretagne. Sur les exploitations aussi, les conséquences sont fortes. « Pour un volume baissant de 59 200 à 54 200 tonnes entre 2004 et 2012, le nombre d’exploitations chute de 184 à 90 autour de St-Malo. La SAU moyenne passe quant à elle de 43 ha à 61 ha, dont 28 ha à 45 ha en légumes. Si le nombre d’UTH familiaux se maintient sur ces exploitations, le nombre de salariés grimpe de 0,7 à 2 en moyenne. » Aujourd’hui, le groupement malouin s’ouvre à d’autres OP en France, en Espagne et aux Pays-Bas, notamment pour renforcer l’organisation économique à l’échelle européenne. Agnès Cussonneau


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