isolation-regul-r-batiment-elevage-porc-alternative-laine-verre-non-irritant - Illustration Une fibre pour oreiller comme isolant des plafonds diffuseurs

Une fibre pour oreiller comme isolant des plafonds diffuseurs

Le nouvel isolant Régul’R a été présenté au Space. Non irritant et peu sensible au tassement, il propose une alternative à la laine de verre pour les plafonds diffuseurs des porcheries.

« Mettre en place de la laine de verre dans un bâtiment, ou la retirer, c’est une petite corvée, explique Yannick Le Goff, éleveur porcin à Kergrist-Moëlou (22). Ça gratte ! Et puis, avec les années, elle se tasse. J’étais donc intéressé pour tester un matériau d’isolation innovant. » C’est ainsi que son élevage a été le premier à installer Régul’R, le produit du Groupe Rose Charpente, lancé officiellement au dernier Space à Rennes (35).

1 200 oreillers distribués au Space

Rebondissant sur l’origine du matériau, une fibre utilisée par son fabricant pour produire des oreillers, Rose Charpente a créé le buzz au Space lors de la présentation de son nouvel isolant aux éleveurs et techniciens : le Groupe s’est ainsi fait remarquer en distribuant 1 200 oreillers sur toute la durée du Salon.

« Absence totale de condensation »

En janvier 2013, il y a maintenant un peu plus d’un an, le nouvel isolant était posé dans deux bâtiments neufs : « D’abord sur le plafond des 160 m² de la verraterie. Mais aussi, pour comparer, sur 2 des 15 salles de l’engraissement, en pignon, là où la couverture est généralement le plus exposé au vieillissement. Avec 12 mois de recul, j’ai surtout noté l’absence totale de condensation dans les salles équipées du concept », note l’éleveur. Si l’isolant paraît tout bête, un simple feutre, « un peu comme un épais filtre de hôte de cuisine », il n’a pas été si simple à développer. « J’ai cherché pendant 5 ans un matériau de substitution à la laine de verre, raconte Richard Beaurepère, responsable commercial chez Rose Charpente à Lamballe (22). J’avais défini un cahier des charges : un produit isolant, filtrant, conditionnable en rouleau, pour un format de 120 cm de large pour pouvoir le positionner entre les fermettes de la charpente, avec une épaisseur de 50 à 100 mm et qui ne subit pas de variation dimensionnelle avec le temps, c’est-à-dire stable en largeur et en épaisseur… »

[caption id=”attachment_11819″ align=”aligncenter” width=”300″]Sous la toiture, entre les fermettes Sous la toiture, entre les fermettes.[/caption]

Et à force d’écumer les salons professionnels, c’est à Batimat Paris, en 2011, qu’il rencontre un fabricant qui utilise une matière inédite pour confectionner ses oreillers. Cette fibre PET, « 100 % fabrication française », est issue du recyclage des bouteilles en plastique. Pour le spécialiste, ce matériau synthétique non irritant dépasse même ses espérances : « Pour assurer une porcherie, Groupama exige un classement minimum Euroclass E des matériaux concernant la sensibilité au feu. Le Régul’R est noté B et est donc bien plus résistant en cas d’incendie. »

En neuf ou en rénovation

Sur plafond diffuseur ou plafond alu perforé, Régul’R (disponible en 60 ou 100 mm d’épaisseur) peut être posé par les équipes du constructeur de bâtiment ou directement par l’éleveur « dans le cas d’un renouvellement de laine de verre usagée par exemple. » Ce printemps, 12 à 15 000 m2 de ce produit doivent être posés : « Ces commandes concernent surtout du bâtiment neuf. Mais il y a également quelques cas en rénovation, un marché qui va se développer », selon Richard Beaurepère.

4,22  € / m2 de plus qu’une laine de verre

Seul bémol avant de pouvoir vulgariser le produit sur le marché, son prix de départ jugé « exorbitant ». Après d’âpres négociations avec le fournisseur, les promesses de volume avancées par le constructeur lamballais ont permis de trouver un « prix acceptable pour le proposer en élevage ». Aujourd’hui, au tarif, on parle de 4,22 € supplémentaires par mètre carré par rapport à une laine de verre. Richard Beaurepère estime que les qualités techniques supérieures de son innovation permettent d’absorber ce surcoût. « Après 10 à 15 ans, une laine de verre est obturée de poussière et a emmagasiné de l’humidité. C’est pour cela qu’elle se tasse. Ce colmatage induit une dépression plus importante dans les salles qui débouche sur une consommation électrique supérieure : il faut tirer davantage sur la ventilation pour obtenir un renouvellement d’air équivalent. Alors que notre matériau est hydrophobe, c’est-à-dire qu’il n’emmagasine pas l’eau. Son colmatage étant ainsi beaucoup plus lent, il ne se tasse pas avec le temps et préserve son pouvoir filtrant. » Autre point fort, son futur recyclage : « Aujourd’hui, les laines de verre retirées doivent être déposées dans des décharges classées. Contrairement à notre matériau, considéré comme tout déchet ménager, qui a sa place dans n’importe quelle déchetterie. » Toma Dagorn


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