Dossier technique

« Salarié, c’est un métier d’avenir »

SCEA du Domaine, à Guilliers (56) - Olivier Cresteaux gère des salariés sur son exploitation depuis presque 20 ans. Malgré une tension sur la main-d’œuvre, il continue à recruter grâce à des conditions de travail soignées, un management de proximité et la création d’un cadre de travail agréable.

Un homme avec les bras dans le dos dans un jardin - Illustration « Salarié, c’est un métier d’avenir »
Olivier Cresteaux. | © Paysan Breton

« Être salarié, ce n’est pas un métier à part : c’est un métier d’avenir, un domaine où l’on peut vraiment s’épanouir », affirme Olivier Cresteaux, éleveur de porc à Guilliers (56). Il faut dire que la main-d’œuvre n’a plus de secret pour cet agriculteur installé depuis 1998 sur l’exploitation familiale. À l’époque déjà, des salariés y travaillaient aux côtés des quatre associés. Depuis 2006, le Morbihannais gère seul l’exploitation. « Le départ en retraite de mes associés a encore plus incité les embauches », déclare-t-il. Aujourd’hui, la structure s’étend sur quatre sites, avec un élevage de 900 truies et une SAU de 400 hectares. L’équipe compte entre 10 et 12 personnes, principalement en CDI. Pour simplifier les démarches administratives et sécuriser les trajets entre les sites, Olivier Cresteaux fait appel à un groupement d’employeurs.

J’adore transmettre mes connaissances

Recruter malgré les tensions

Si les deux salariés de l’atelier de production végétale sont stables, la situation est bien différente pour l’élevage. « Il est très difficile de recruter et les gens ne restent jamais très longtemps, alors qu’il faut entre 3 et 5 ans pour former un salarié », constate l’agriculteur. « J’ai dû renouveler entièrement mon équipe trois fois en cinq ans. » Malgré cette tension de main-d’œuvre, Olivier Cresteaux continue d’attirer du personnel chez lui grâce à son réseau et aux avantages qu’il propose. « Recruter et former sont très énergivores et chronophages, mais j’adore transmettre mes connaissances », lance-t-il. À l’occasion, l’agriculteur embauche également des stagiaires pour des durées de 6 mois, en particulier pour des stages de fin d’études.

Bâtiment neuf et logements

« Il faut gérer ses salariés comme dans n’importe quelle entreprise », souligne l’éleveur. « Cela signifie respecter les horaires, ici 41,5 heures/semaine, accorder cinq semaines de congés payés par an et offrir un cadre de travail agréable. » L’équipe dédiée à l’élevage évolue par exemple dans un bâtiment de naissage neuf. Côté sanitaire, sept douches sont à leur disposition. « J’emploie beaucoup de main-d’œuvre étrangère », ajoute-t-il. « Si besoin, je propose également des logements : appartements, maisons ou mobilhomes. » Selon leurs qualifications, les salariés sont payés entre 1 900 et 2 700 € net/mois. Olivier Cresteaux envisage en outre d’instaurer une prime d’intéressement.

Renforcer la cohésion

« Une bonne ambiance dans son équipe est générateur de résultats techniques », assure Olivier Cresteaux. En plus de favoriser la synergie entre les salariés, cela influence aussi le bien-être des porcs, très sensibles au stress. L’agriculteur met un point d’honneur à gérer tous les conflits le plus rapidement possible, car « les non-dits sont très problématiques, d’autant plus que certains ne parlent pas français. » La cohésion d’équipe est également renforcée par des moments de détente comme des team building, des repas de fin d’année ou la traditionnelle pause-café à 10 h. « Nous essayons aussi de fêter les anniversaires », conclut le Morbihannais.

Alexis Jamet

Se former régulièrement

Au fil des années, Olivier Cresteaux s’est beaucoup formé, notamment auprès du Cerfrance ou de la Chambre d’agriculture. Il y a par exemple appris à communiquer avec ses salariés, à mener un entretien d’embauche et aussi à mieux se connaître soi-même. L’éleveur continue à se former régulièrement grâce à des ressources en ligne. « Un bon manager sait se mettre à la place de son personnel », estime l’éleveur. Le chef d’exploitation reste d’ailleurs présent dans l’élevage et au contact des animaux chaque jour. Il est également adepte du management au cas par cas, qui consiste à identifier les points forts et points faibles de chaque personne. « Je les teste sur tous les postes. L’avantage d’avoir beaucoup de personnel, c’est que l’on peut plus facilement travailler en monotâche et aller donner ponctuellement un coup de main à des collègues. » Les salariés ont également la possibilité de se former, notamment via des formations proposées par la Cooperl.


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