Retrouver le goût du poulet de son enfance

L’association des producteurs de poulets « Coucou de Rennes » est organisée en micro-filière pour assurer la production de poussin de cette race locale, l’élevage sur au moins 130 jours, l’abattage et la commercialisation auprès des particuliers ou professionnels.

Une femme et un homme accroupis devant un bâtiment d'élevage de volailles avec une poule Coucou de Rennes dan les bras - Illustration Retrouver le goût du poulet de son enfance
Claudine et Clovis Maheu, éleveurs de Coucou de Rennes à Cherrueix (35).

Cherrueix (35)

La Coucou de Rennes est une ancienne race locale bretonne. Cette volaille mixte (chair et œufs) au plumage barré comme le Coucou des bois a vu son standard de race reconnu par le ministère de l’Agriculture en 1914. Elle était élevée dans un grand nombre de basses-cours bretonnes. Mais, à partir de 1945, lorsqu’il a fallu nourrir la France après la guerre, elle a commencé à disparaître au profit de races à croissance plus rapide. Elle a été considérée comme disparue en 1980 mais certains passionnés l’avaient conservée chez eux. L’Écomusée du Pays de Rennes, avec l’aide d’un petit groupe d’éleveurs amateurs, a alors œuvré pour préserver cette race de volaille bretonne.

Sa chair est ferme avec un goût fin de noisette

9 producteurs impliqués

En 1997, l’association des producteurs de poulets « Coucou de Rennes » éclot pour relancer l’élevage de cette race afin de la sortir de son musée et en assurer la commercialisation. « Aujourd’hui, nous sommes 9 producteurs actifs dans l’association. Cela nous permet de mutualiser le coût de conservation de la race et de faciliter la commercialisation avec des mises en place de petits lots suivant un planning établi afin qu’il n’y ait jamais de rupture de volaille pour nos clients. Ils ont un interlocuteur unique et nous mutualisons la communication », indique Olivier Renault, éleveur à Louvigné-de-Bais (35), président de l’association des producteurs de poulets « Coucou de Rennes » et en charge de la partie commerciale et relation avec les professionnels. Toutes les volailles sont abattues dans un unique abattoir situé sur l’exploitation d’Olivier Renault. C’est un abattage par semaine avec en moyenne 150 poulets à chaque fois. Une éleveuse de l’association gère l’activité reproduction et accouvage. « L’association a investi dans un couvoir il y a 7 ans pour sécuriser nos approvisionnements en poussins. Nous avons une éclosion tous les 15 jours et nous produisons entre 15 000 et 16 000 poussins chaque année. Chaque éleveur vient chercher lui-même ses poussins d’un jour au couvoir », résume le président de l’association.

Des lots de 500 volailles

Clovis et Claudine Maheu sont éleveurs de volailles standard avec un atelier Coucou de Rennes sur un site dédié à Cherrueix (35). Une partie de la production est vendue en direct et l’autre par le biais de l’association. « Nous mettons en place des lots de 500 poulets. Nous avons un lot qui sera abattu pour pouvoir être commercialisé au moment de Noël et le lot suivant de 400 poulets arrivera ensuite au mois de mars », indique Clovis Maheu. Les poussins sont démarrés dans une poussinière bien chauffée et y restent jusqu’à 6 semaines d’âge. Ils sont ensuite transférés dans un bâtiment et ont accès à un parcours extérieur herbeux avec une surface minimale de 10 m2/animal. Les poulets sont nourris avec un aliment sans OGM composé au minimum de 75 % de céréales. Certains éleveurs fabriquent une partie de leur aliment à la ferme avec des céréales de l’exploitation, d’autres incorporent simplement du blé broyé ou entier à partir d’un certain âge. « Un mois avant l’abattage, nous distribuons quotidiennement du petit lait à nos volailles. Cela permet d’attendrir et de ramener du gras dans la viande, ce qui est très apprécié des chefs dans les restaurants », ajoute Claudine Maheu. Il faut rappeler que la Coucou de Rennes est une volaille à croissance lente qui nécessite au minimum 130 jours d’élevage pour atteindre en moyenne 2,5 kg de poids vif. La Coucou de Rennes se vend principalement autour de Rennes et sur Rungis. Elle a déjà séduit un grand nombre de restaurateurs qui souhaitent se démarquer avec une volaille de qualité. Elle plaît aussi aux bouchers et aux particuliers qui disent « retrouver le goût de la volaille de leur enfance ». Sa chair est ferme avec un goût fin de noisette, décrivent les grands chefs qui la proposent dans leurs restaurants.

Nicolas Goualan

Contact : clovismaheu@hotmail.fr

L’association recherche des éleveurs

L’association des producteurs de poulets « Coucou de Rennes » est à la recherche d’éleveurs pour assurer le renouvellement des générations et faire face à une demande grandissante. « Cela peut être un atelier principal ou une activité supplémentaire sur un élevage existant. Le plus gros du travail est lors du démarrage et pendant le vide sanitaire. Ensuite, il faut compter 15 minutes le matin pour mettre à manger et pareil le soir pour rentrer les volailles. L’activité est un bon complément de revenu, on peut faire 3 lots de 500 poulets par an pour une marge brute estimée entre 3 et 4 € par poulet », décrit Clovis Maheu qui est en charge de l’accueil des porteurs de projets pour l’association. Il faut que les éleveurs se situent dans un périmètre raisonnable autour de Louvigné-de-Bais où se trouve l’abattoir. L’association a 2 modes de fonctionnement, il y a les éleveurs qui fournissent l’association et lui délèguent la commercialisation. Il y a également des éleveurs qui vendent eux-mêmes leur production de volailles en direct, ce qui leur permet d’être situés aux 4 coins de la Bretagne.


Tags :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article