Un réglage au plus fin de la ration pour optimiser les performances

L’innovation et l’ajustement précis des pratiques peuvent transformer la production. Avec un cheptel de 57 vaches, le Gaec Guillemot à La Gacilly (56) a atteint une production de 703 000 L de lait en maîtrisant la balance des acides aminés lysine et méthionine.

Deux hommes dans un bâtiment d'élevage de vaches en train d'observer une poignée de ration alimentaire - Illustration Un réglage au plus fin  de la ration pour optimiser  les performances
Benjamin Delacroix, chef de marché ruminant et Jean-Marc, associé au Gaec Guillemot, surveillent la qualité de la ration 
pour maintenir une production supérieure à 40 kg/VL/j.

L’objectif principal de l’élevage est clair : augmenter la production laitière avec un nombre réduit de vaches, tout en garantissant la rentabilité de l’exploitation. Les éleveurs sont passés de 75 vaches sur une stalle avec une production de 9 300 L/vache pour aujourd’hui une production de 11 700 L/vache au bilan comptable avec 57 vaches au robot.

Des piliers solides pour une production efficace

Pour atteindre ces résultats, les éleveurs ont mis en œuvre une série de protocoles au fil du temps. Ils ont commencé par ajuster la ration des génisses et produisent leur propre mash à la ferme. Ce sont les vaches productives aujourd’hui. Le second point a été la ration des vaches taries qui a permis d’optimiser les premiers pics en lactation. Dans le même temps, avec leur système herbager, les éleveurs cherchent à valoriser leur stock d’herbe et ont remplacé l’enrubannage par de l’ensilage. Cette modification est la clé d’une meilleure valorisation alimentaire grâce à la maîtrise de la taille de coupe des particules à 3-4 cm .

Tous ces différents éléments contribuent à l’atteinte d’une production moyenne de 40 kg en janvier 2025.

Maintenir les taux avec la méthionine

À ce niveau de performance, un suivi rigoureux de l’équilibre de la ration est crucial. Le niveau de Taux protéique (TP) était descendu à 31,5. Face à cette baisse de taux, Benjamin Delacroix, chef de marché Nutrition bovine au sein d’Eureden, a alors réalisé une analyse de la ration pour contrôler les apports d’acides aminés.

Cette analyse a révélé un apport supérieur de lysine, notamment via le soja, riche en acide aminé. Pour y remédier, ils ont alors densifié la ration en énergie en augmentant la part de maïs épi à 1,5 kg. Cependant, le TP n’a pas montré d’amélioration. Il a alors fallu pousser l’analyse et mesurer le rapport lysine/méthionine dans la ration, révélant un ratio de 3,5 pour un objectif de 3.

Benjamin Delacroix a conseillé de faire un ajout de méthionine à l’auge via le nutritionnel Deltamine. La méthionine contribue à la croissance des tissus, au métabolisme et à la détoxification de l’organisme. Elle favorise également l’absorption des minéraux essentiels, comme le sélénium et le zinc. L’apport de méthionine sous forme rumino-protégée en vue d’optimiser le taux protéique du lait. Les éleveurs ont commencé par distribuer 60 g/VL/j et des 10 jours les résultats se sont fait sentir. Le TP est remonté à 33,2. « On n’y croyait pas, confient les éleveurs. Depuis la dose a été réduite à 50 gr/v/j et le TP s’est stabilisé aux alentours de 35,2. »

« C’est un investissement de 251 €/mois a généré une valorisation du TP supérieure à 486 € par mois soit un gain net de 235 €/mois », détaille Benjamin Delacroix.

Cet ajustement a permis de rééquilibrer la ration pour atteindre un équilibre lysdi/metdi à 3.

Un équilibre lysine/méthionine pour soutenir la production

« Nous sommes volontaires pour tester de nouvelles solutions à condition d’avoir de la rentabilité à la clé », précise Jean-Marc. Un essai a alors été mené avec l’ajout de lysine (Top lysine) en supplémentation au robot pour soutenir la production laitière. Cet apport de lysine rumino-protégée, tout en contrôlant l’équilibre lysdi/Metdi, maintient la santé des vaches et valorise la production avec 1 kg supplémentaire au tank et l’équivalent de 2,2 kg de lait corrigé. La lysine joue un rôle essentiel dans la production d’hormones et d’énergie et est également cruciale pour le calcium et le système immunitaire. En effet, Sylviane contrôle le colostrum au réfractomètre et il y a également une amélioration de 2 points depuis l’apport de lysine dans la ration. Les éleveurs ont ainsi vu leur MCA passer de 12,50 € à 13,90 €.

Ces réglages fins de la ration permettent aux éleveurs de répondre à leurs objectifs : produire plus de lait et prolonger la durée de production de leurs vaches. Avec un âge au vêlage à 25 mois, elles produisent 15 kg de lait par jour de vie. « On sait qu’on a encore un levier au niveau de la gestion du renouvellement et de l’IVV qui aujourd’hui est à 376 jours », concluent les éleveurs, en quête continue d’améliorer leurs performances.

Marine Rozec / Eureden

L’exploitation : Gaec Guillemot ; 2 associés ; 57 vaches ; SAU 85 ha ; 703 000L ; Production de 40,5 kg/Vl/j à 48 de TB , 35,2 de TP et 270 en taux d’urée.

Ration vaches laitières : 30 kg d’ensilage d’herbe ; 12 kg d’ensilage de maïs ; 10 kg de maïs grain épi ; 2,5 kg de soja; 0,400 g de minéral à la carte (smartamine, levure…) ; 4 kg au robot d’aliment de production à la carte à base de graine de soja extrudé avec supplément lysine protégée.


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