Entre 2022 et 2025, la FNCuma et l’AAMF ont suivi l’activité de 6 tracteurs New Holland fonctionnant au biogaz. Ce projet, financé par l’Ademe, GRDF et GRTgaz, avait pour objectif d’évaluer les performances techniques et économiques de ces machines, ainsi que leur pertinence pour les exploitations agricoles. « Nous avons équipé les 6 tracteurs de boîtiers enregistrant toutes les activités liées aux chantiers et aux déplacements », explique Nassim Hamiti, chargé de mission agroéquipement à la FNCuma. « Nous avons également suivi leur consommation grâce à la télémétrie New Holland. » 4,8 heures d’autonomie Un maillage encore faible L’autonomie d’un tracteur au biogaz reste inférieure à celle d’un équivalent diesel, mais elle demeure, en théorie, suffisante pour couvrir une journée de travail. « Le réel enjeu concerne plutôt le ravitaillement », souligne Nassim Hamiti. « Avec 263 stations biogaz en France, contre 10 000 stations GNR, le maillage est encore trop limité. » En revanche, lorsque l’exploitation dispose d’une station proche et fiable, notamment sur la ferme elle-même, l’efficacité est nettement renforcée. En Ille-et-Vilaine, les frères Morel, qui possèdent leur propre station, utilisent généralement leur tracteur avec un réservoir partiellement rempli. En moyenne, leur autonomie était de 4,8 heures pendant la durée de l’étude. « Souvent utilisé pour faire du transport de lisier et de digestat, le T6 était ravitaillé au moment des passages à la ferme », précise Nassim Hamiti. « Leur machine travaille plus de 2 000 h/an. Pour amortir le surcoût lié au fonctionnement au bioGNV, nous recommandons de viser au moins 1 000 h/an. » Des performances qui se défendent Sur le terrain, la FNCuma a comparé deux T6 identiques, l’un fonctionnant au BioGNV et l’autre au GNR. Les véhicules ont réalisé des travaux lourds (déchaumage et labour), du transport (épandage de lisier) et des travaux…
Tracteurs au biogaz : un potentiel encore freiné
Entre 2022 et 2025, six tracteurs New Holland fonctionnant au bioGNV ont été testés par la FNCuma et l’AAMF. L’étude révèle des performances techniques intéressantes et un vrai potentiel pour couvrir les besoins agricoles, à condition de disposer d’un maillage de ravitaillement adapté.
