L’IA au service des éleveurs

Des solutions basées sur l’IA sont en cours de développement, il sera bientôt possible de prédire des événements de caudophagie.

Vue d'une caméra 360° installée au plafond du bâtiment d'élevage de porc - Illustration L’IA au service des éleveurs
Une caméra 360° installée au plafond suit l'activité des gestantes. | © IFIP et INRAE

Les outils utilisés auparavant en sélection porcine se limitaient souvent à une mesure ou une observation ponctuelle. Les Dac ont constitué une avancée majeure pour acquérir des données longitudinales et appréhender des aspects sur les comportements alimentaires. « L’intelligence artificielle (IA) permet une notation à grande échelle automatisée et une diminution du biais lié à l’observateur. Plus le jeu d’entraînement est diversifié, plus le modèle sera robuste », indique Juliette Magadray, généticienne à l’Ifip, lors des matinales de l’Ifip organisées au Space à Rennes (35).

Un monitoring en continu de l’activité physique

L’institut du porc utilise l’IA pour déterminer la maturité des porcelets au moment de la première pesée de naissance. Des caméras placées en maternité permettent d’observer et d’analyser le comportement maternel des truies. « C’est un moyen de détecter et classifier des changements de posture. L’idée est d’identifier les liens entre activité et performances de la portée. Le matériel et les données sont utilisables pour collecter d’autres phénotypes », décrit Juliette Magadray.

Détecter précocement la caudophagie

Solbi et Somove sont 2 projets développés pour concevoir des applicatifs techniques de l’intelligence artificielle au service des éleveurs de porcs. Le projet Solbi a pour objectif le développement d’un outil de reconnaissance automatique des sons et vocalisations des porcs afin de détecter précocement des événements de caudophagie. « Nous avons collecté des sons chez des éleveurs et en fermes expérimentales. En travaillant avec Adventiel, une base de données de sons et d’événements associés a été créée afin de développer un modèle de détection des sons. Nous testons un modèle de prédiction des événements de caudophagie », explique Johan Thomas, ingénieur à l’Ifip.

Adapter l’alimentation de chaque truie

Le projet Somove est un travail de suivi des truies gestantes en groupe par vidéo. « Les truies ont des activités physiques très variables et des interactions sociales avec de nombreux congénères. Les besoins énergétiques sont donc hétérogènes avec de possibles gaspillages. L’objectif est de passer d’une surveillance ponctuelle réalisée visuellement par l’éleveur à un monitoring en continu de l’activité physique », résume Johan Thomas. Le développement d’un logiciel d’analyse automatique des vidéos vise à identifier la truie, mesurer son activité physique et évaluer ses interactions sociales. La finalité est de pouvoir adapter précisément l’alimentation de chaque truie selon son niveau d’activité pour coller à ses besoins et de caractériser son bien-être en fonction de ses interactions sociales.

Nicolas Goualan

L’arrivée prochaine de PigGPT

À la façon de ChatGPT, l’Ifip travaille sur son chatbot nommé PigGPT. L’idée est de pouvoir récupérer des informations précises parmi de nombreux documents de recherche disponibles en réponse à une requête d’un utilisateur. « Ce chatbot interactif intégré au site internet de l’Ifip et aux outils internes va permettre de simplifier la recherche d’informations dans la base de données. Cela pourra déboucher aussi sur des propositions de formations », dévoile Mathias Nourry, ingénieur IA à l’Ifip.


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