Dossier technique

Les leviers d’une bonne santé

Biosécurité, qualité de l’eau, ambiance électrique des salles… Au-delà du statut sanitaire des animaux, de nombreux leviers sont à actionner pour garantir la réussite en veaux de boucherie.

Circuit d'eau dans un bâtiment d'élevage de veaux de boucherie - Illustration Les leviers d’une bonne santé
L'eau du réseau est filtrée et traitée avant distribution aux animaux. | © Paysan Breton - T. Dagorn

Élever des veaux en forme et en bonne santé est un effort de chaque instant, rappelle Christelle Ribourdouille. La gestion d’animaux aux origines diverses, notamment au démarrage, est par définition un défi sanitaire dans les ateliers spécialisés. Mais au-delà de ce challenge, l’éleveuse considère que de nombreux sujets doivent être explorés pour garantir la réussite. « Il y a d’abord un gros travail à mener sur la biosécurité en élevage bovin, très en retard sur le porc et la volaille. Il n’y a pas assez de communication et d’incitation », estime-t-elle. « Trop d’intervenants entrent sans s’équiper sur les fermes. Ici, quand j’ai une panne dans une salle, le réparateur doit passer par le vestiaire de ma nouvelle cuisine pour enfiler blouse et surbottes. La biosécurité ne représente souvent pas un investissement énorme. C’est plutôt une question de bon sens comme déterminer un sens de circulation par exemple. »

Contrôler l’eau chaque semaine

Ces derniers temps, la Costamoricaine s’est aussi attaquée au sujet de l’eau. « Une question hyper importante. Sa qualité peut clairement jouer sur la santé des animaux. » L’abreuvement est réalisé à l’aide du réseau. « Ma ferme étant située en bout de ligne, je la retraite – filtrage et chloration – pour éviter la présence de bactéries entérocoques ou les ulcères de la caillette. » Un appareil de mesure va être acheté pour être « autonome » dans le contrôle hebdomadaire de l’eau. « Cela coûte 160 €, à peu près la rémunération d’un veau sorti. Ce n’est pas grand-chose pour s’assurer en continu que j’obtiens la qualité attendue. C’est-à-dire ni trop, ni trop peu de chlore pour éviter toute perturbation digestive. » Dans chaque bâtiment, des compteurs à eau au départ des pipettes vont aussi être installés « pour surveiller de très près les consommations ».

La mise à la terre revue

Enfin, pour que ses animaux se sentent bien, Christelle Ribourdouille s’est intéressée à la géobiologie. « Depuis l’installation de mon tracker solaire, j’avais remarqué que mes veaux consommaient moins d’aliment. Des éoliennes sont aussi en construction sur le secteur… » Un spécialiste a été appelé à la rescousse. « Il a détecté de l’électromagnétisme dans le bâtiment et pointé un problème de mise à la terre. Les fuites de courant pouvaient revenir vers les éléments métalliques de l’environnement des animaux comme les façades inox ou les pipettes. » Depuis, les prises de terre ont été revues. « Toutes les parties en métal des cases vont être reliées à la terre. Nous allons aussi retirer les fils électriques de l’ancienne cuisine qui peuvent être sources de fuite. » Dernière précaution, la tranchée pour passer les tuyaux d’eau et les fils électriques entre la nouvelle cuisine inaugurée en juillet et les bâtiments d’élevage a été élargie pour écarter davantage les deux circuits.

Toma Dagorn


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