Avec ses 125 m de long couvrant une surface de 4 000 m2, le bâtiment du Gaec de Kerbrat de Plonévez-du-Faou ne donne pas l’impression d’abriter un si grand troupeau : sur cette exploitation laitière, 180 vaches sont élevées. Pour recueillir leur lait, 4 DairyRobot R9500 de chez GEA officient dans un environnement propre et clair. « Nous étions auparavant équipés d’une salle de traite rotative. Avec 2 associés et 1 salarié, c’était parfois tendu au niveau main-d’œuvre », témoignait Aurore Le Moigne, associée avec son époux Frédéric et qui ouvrait les portes de la ferme lors d’une journée organisée par les établissements Floc’h Dymatel, de Châteauneuf-du-Faou, concessionnaires de la marque verte. La traite robotisée est rapidement devenue une évidence. « Les premiers problèmes de santé sont apparus avec des tendinites. J’ai également une prothèse à la hanche ». La possibilité de s’affranchir de la traite a donc été sélectionnée. Pour le choix de la marque, « avoir un accès à la mamelle a été un critère primordial. Aussi, nous voulions que la moindre intervention puisse se faire en toute sécurité, que ce soit pour nous éleveurs, mais aussi pour les équipes de maintenance des robots ». Les fournisseurs sont considérés comme des partenaires, « nous travaillons en confiance, car c’est une relation qui doit durer plusieurs années ».
Avoir accès à la mamelle, un critère primordial
Pour recevoir les 4 stalles, le bâtiment à l’origine long de 80 m a été allongé de 45 m. cette extension abrite également la nurserie, la laiterie, une salle de pause, une pièce « comptable ». Pour la Finistérienne, c’est une façon de rendre attractif le métier, souvent en quête de main-d’œuvre.
45 vaches par robot
Avec 4 stalles, chaque machine reçoit en moyenne 45 femelles. « Nous avons déjà travaillé avec seulement 3 robots, ça fonctionnait. À 4 machines, il y a toujours une stalle de libre quand une vache se présente ». Grâce au système de tri EasyWay de chez GEA, la laitière est canalisée dans un couloir avant d’entrer dans une des stalles, elles fonctionnent en binôme. À sa sortie, elle sera guidée par une porte de tri soit dans un box, soit un retour à l’étable. Pour les systèmes pâturant, une troisième possibilité s’offre avec un accès à l’herbe. « Les animaux traits ne rejoignent jamais les non-traits ».
Fanch Paranthoën
Intégrer les enfants au projet
Avant de changer leur système de traite, les agriculteurs ont visité d’autres élevages pour prendre les bonnes idées ailleurs. « Nos enfants, actuellement en école agricole, ont été intégrés à notre projet », lance l’éleveuse. Les parents ont souhaité penser autrement, en intégrant dès le début de la réflexion des vestiaires, une grande salle de pause, et même une chambre (toujours en projet) si besoin pour loger un stagiaire. Hors de question ici de « démarrer sa journée avec des bottes humides ». Même idée pour la fosse qui borde les robots : « Tous les intervenants peuvent travailler dans une zone propre ». Soucieuse de bien accueillir des visiteurs, l’éleveuse peut recevoir des personnes à mobilité réduite, à l’image de résidants de l’Ehpad de la commune qui ont récemment pu venir, sans aucun problème pour se déplacer dans les locaux.
Une bonne fréquentation
À la mise en route des robots, se posait la question de la fréquentation car « le bâtiment est très long. Mais cela n’a jamais été un problème ». Chaque femelle fréquente 2,7 fois par jour une stalle et produit en moyenne 34 L de lait. « Le volume de lait est le même, mais avec 15 à 20 vaches de moins… » Aurore Le Moigne pare chacune de ses vaches « 1 à 2 fois par an. Au début de la traite robotisée, nous avons connu des problèmes de boiterie avec une flambée des dermatites. Avec Synthèse Élevage, nous avons réglé ces soucis avec la mise en place d’un pédiluve ».