La pousse de l’herbe mesurée du 25 au 30 juin est en moyenne de 12 kg MS/ha/j. Comme prévu, le maintien des conditions anticycloniques cette semaine contribue à ralentir la pousse. Les prévisions annoncent une fin des grosses chaleurs, mais en raison de la faible hygrométrie, la pousse ne devrait pas redécoller tout de suite.
Faire un bilan fourrager pour anticiper
Les fortes chaleurs actuelles, couplées à un manque d’eau crucial ce printemps sur certaines zones, nous rappellent au mauvais souvenir des années sèches. Il est donc grand temps pour ceux qui ne l’ont pas encore fait de réaliser un bilan fourrager. Une vache laitière nécessitant en moyenne 1 t MS de fourrage pour passer l’été, plusieurs leviers vous permettent de sécuriser l’alimentation si ce seuil n’est pas atteint. Sur le court terme, commencez à adapter le chargement, en anticipant les réformes ou les ventes de génisses pleines. Possibilité également d’acheter du fourrage en local en réservant dès maintenant de l’ensilage par exemple ou de semer des dérobées estivales après moissons (cf. encadré ci-contre). À moyen terme, il peut être intéressant d’augmenter la surface en dérobées hivernales pour se créer une trésorerie fourragère.
Pierre Bescou et Romain Retif
En bref
• Matériel d’abreuvement éligibles au programme Agri-invest : compteurs, traitement de l’eau, surpresseur, réseau sous terrain ou en surface, vannes et pompes, bacs d’abreuvement, flotteurs niveau constant.
• Difficile de faire pâturer les vaches sous un fort soleil ? Gardez-les dans la fraîcheur du bâtiment en journée et sortez-les en soirée pour valoriser l’herbe la nuit.
« Le manque d’eau se fait sentir sur prairies et maïs »
Opinion – Jean Marc – Péaule (56)
La pousse s’est fortement calmée et les chaleurs en cours ne vont rien arranger. Et cela ne concerne pas seulement les prairies, le maïs aussi souffre de cette période très sèche. Sur le site avec les mères à vêler en août-septembre, les vaches commenceront à ingérer du fourrage stocké d’ici une semaine. Elles auront du foin et de l’enrubannage sec en pâture ou au bâtiment. Sur le site avec les mères accompagnées de leurs veaux, il reste 5 paddocks de 3 jours donc, dans 15 jours, elles passent à une complémentation maïs et enrubannage. Les femelles sevrées sont en bâtiment alimentées avec du foin et de l’aliment. J’avais fait le choix cette année de limiter mes apports d’azote avant les deuxièmes coupes, les récoltes ont donc été modérées. Mais je ne suis pas inquiet pour mes stocks car j’avais de la réserve. La faucheuse est passée derrière les vaches en juin pour gérer les refus.
Zoom sur : Le semis de dérobées après moissons
Faites le point sur vos stocks pour voir si vous pouvez passer l’été et faire la jonction jusqu’à la récolte des maïs.Si vous êtes un peu juste, après les récoltes d’orge, voire après des céréales plus tardives, n’hésitez pas à semer des dérobées. Nécessitant parfois peu d’eau pour assurer un bon rendement, elles représentent un fourrage intéressant, d’un point de vue technico-économique.• Les premiers semis pourront être valorisés vers le 15 août. Vous pouvez semer du RGI associé à du trèfle incarnat ou du trèfle d’Alexandrie (bien adapté pour l’été) ;• Les doses de semis sont respectivement de 15 kg/ha de RGI et 10 kg/ha de trèfle ;• Ils pourront être ensilés voire pâturés si les parcelles sont accessibles aux animaux ;• Le colza fourrager est également une valeur sûre. Il sera implanté sur des parcelles accessibles aux vaches laitières à la dose de 6 – 8 kg/ha en pur. Vous pouvez y associer 10 à 12 kg de RGI pour garantir la couverture des sols pendant l’hiver.