En système orienté maïs (surface en maïs fourrage supérieure à 40 % de la surface fourragère), les exploitations les plus performantes économiquement* ne présentent pas une production par animal supérieure. Celle-ci s’élève à 8 340 litres par vache par an, strictement identique au groupe des moins performantes. En revanche, elles sont meilleures sur les autres critères, en premier lieu sur le coût alimentaire, nettement plus faible. La santé des animaux est meilleure avec moins d’animaux perdus, le taux de réforme est également plus faible. Les vaches produisent plus longtemps, le coût d’élevage des génisses est donc amorti sur un temps plus long.
En système plus herbager, les vaches des exploitations les plus performantes économiquement produisent moins de lait. Plus encore qu’en système maïs, l’efficacité se joue pour une part importante sur le coût alimentaire. On retrouve là aussi un taux de réforme plus faible.
Augmenter la production par vache ne peut être un objectif isolé
Augmenter la production de lait par vache ne peut être un objectif isolé, y compris en système maïs. C’est ce que confirme le graphique ci-contre, qui présente l’amplitude des revenus en fonction du lait produit par vache. Les exploitations dans lesquelles les vaches produisent plus de 9 000 ou 10 000 litres par an se situent dans une fourchette très large de résultat courant par exploitant. Il n’y a pas de corrélation entre lait produit par vache et revenu. L’optimisation des résultats passe par la maîtrise technique de l’atelier lait, principalement l’alimentation. Une bonne gestion des charges de structure est également essentielle.
Les meilleurs économiquement ne produisent pas plus de lait par vache que la moyenne des élevages. Augmenter la production par animal n’améliore la marge brute qu’à condition de maîtriser le coût alimentaire, grâce à une bonne qualité des fourrages, distribués à volonté, et une complémentation azotée adaptée. Préserver la santé des vaches est également déterminant. Les conditions en bâtiments, et là encore l’équilibre des rations ont un impact.
Pascale Van Belleghem / Cerfrance Bretagne
*La performance économique est établie sur 3 critères : taux de marge lait sur production nette, taux de résultat courant avant main-d’œuvre sur production nette et résultat courant par UTH exploitant

