La force du lien sur les territoires

De l’éleveur aux coopératives, en passant par les industriels et les financeurs, les synergies bretonnes s’étendent entre agriculture et agroalimentaire. Une interdépendance forte toujours en mouvement.

Une femme et un homme à une tribune - Illustration La force du lien sur les territoires
De g. à dr. : Marion Ardiet, Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels ; 
Rémi Cristoforetti, directeur Le Gouessant ; Yves Simon, agriculteur bio.

En Bretagne, on ne cultive pas seulement la terre : on cultive aussi les liens. Liens entre ceux qui produisent, transforment, financent, innovent. Alors que les marges se resserrent et que les enjeux climatiques appellent à la sobriété, la force du tissu breton réside dans cette capacité à faire système.Une usine près de chaque fermeLa région compte plus de 1 800 entreprises agroalimentaires, dont 95 % sont des PME. Elles sont rarement à plus de 30 km d’une ferme. Un atout ? Plus que jamais. Car cette proximité devient stratégique et évolutive.Dans cet environnement de proximité, des coopératives, comme Le Gouessant, quittent leur rôle de simples fournisseurs pour devenir partenaires techniques, financiers, parfois scientifiques. « Nous coconstruisons avec l’éleveur une trajectoire technico-économique, nous l’aidons à diversifier ses cultures, à repenser le lien au sol, voire à concevoir de nouveaux bâtiments », explique Rémi Cristoforetti, directeur du Gouessant et président de l’association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA). « Cette montée en compétence s’accompagne d’un changement de posture », a-t-il ajouté lors de la table ronde sur les synergies entre l’agriculture et l’agroalimentaire, organisée par la CBCMA à Pacé (35). « On parle désormais ‘d’associés coopérateurs’, on crée des clubs de pairs, des outils d’analyse collective, et même des élevages pilotes, pensés dès l’origine pour allier bien-être animal, bien-être de l’éleveur, performance et acceptabilité sociétale ».« Il ne s’agit plus seulement de prescrire un cahier des charges, mais d’investir ensemble dans des scénarios d’avenir », résume Rémi Cristoforetti. Les banques accompagnent ce mouvement, indexant leurs prêts à l’empreinte carbone ou aux créations d’emplois agricoles. « Une finance durable vient accompagner ces projets-là en se mettant dans une position gagnant-gagnant. Nous soutenons ces modèles inscrits non seulement dans le produire plus, mais dans le produire mieux », appuie Marion Ardiet, directrice sectorielle agroalimentaire,…

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