« Envie de progresser dans une entreprise performante »

En anticipant le passage au robot de traite, tout en repensant le plan d’alimentation et de reproduction de son troupeau, Alexis Robert, installé à Guipel (35), a obtenu les performances souhaitées très rapidement.

un éleveur et son technicien devant la stabulation laitière - Illustration « Envie de progresser dans  une entreprise performante »
Alexis Roger (à droite) travaille de concert avec Gildas Bourgeon, nutritionniste chez BR Nutrition, pour l’alimentation de son troupeau de 60 Prim’Holstein. | © Paysan Breton

Installé depuis 2 ans, avec son père, Alexis Robert dispose depuis décembre 2024 de son robot de traite, investissement prévu depuis son installation. « Mon père avait mis en place un système extensif et économe en intrants, avec 80 VL à la traite et une marge sur coût alimentaire autour de 7 € : un système performant mais chronophage », explique le jeune éleveur. Souhaitant gagner en confort de travail, en flexibilité et en attractivité pour préparer une éventuelle association ou transmission au départ en retraite de son père, il prend le pari de moderniser l’outil. Alors exit la petite désileuse et la salle de traite 2×6 vieillissantes, place à un système plus adapté à ses ambitions.

Plus de rentabilité à l’heure travaillée

Une transition bien accompagnée

Pour réussir ce tournant, Alexis Robert ne s’est pas lancé seul. Depuis un an, il s’entoure d’experts : nutritionniste, conseillers indépendants en reproduction et en cultures. « Il est important d’être bien entouré pour anticiper tout changement de système ». Son futur système ? Il le veut cohérent avec 800 000 L de lait à produire, sans être intensif. Il souhaite revenir progressivement au pâturage (après installation de clôtures dans de nouvelles parcelles), et maintenir une surface équitable entre maïs, blé et herbe. Lors de l’achat de sa mélangeuse il y a un an, il revoit entièrement les rations, avec l’aide de BR Nutrition. « On a recalé la ration sur tous les lots, y compris les génisses. Fini le blé broyé chaque jour ! J’achète une VL. Je travaille maintenant avec des matières premières pour le correcteur – un mélange 70 % soja, 30 % colza – et j’ai revu les minéraux. Et surtout, la qualité des fourrages est devenue une priorité. »

Des résultats rapides et mesurables

Chef d’entreprise assumé, Alexis Robert applique scrupuleusement les conseils qu’il reçoit. Et les résultats ne se font pas attendre. Résultats techniques tout d’abord. Alors qu’il reprenait la main sur la gestion du troupeau, l’arrivée du robot lui a permis de diminuer en effectif, passant de 80 à 60 Prim’Holstein. Il bénéficie maintenant d’un troupeau homogène avec un potentiel génétique qui ne demandait qu’à s’exprimer. Avant l’arrivée du robot, le troupeau atteignait 30 kg de lait en moyenne. « Depuis l’arrivée du robot, le troupeau répond encore mieux que prévu avec des moyennes à 40 kg sur 7 jours, avec un pic atteint à 43 kg journalier », se réjouit-il. Sur le plan économique, les chiffres sont tout aussi parlants avec un coût alimentaire à 5,11 €/VL et une marge sur coût alimentaire de 14,85 € ou 371 €/1 000 L. Et côté humain ? Passionné par son métier, Alexis Robert savoure désormais une nouvelle liberté : il peut se libérer et a repris le sport. « Ce n’est pas le résultat de la course qui compte, mais l’entraînement », dit-il, en coureur assidu qu’il est. Une philosophie qu’il applique aussi à la gestion de son exploitation.

Carole David

Plus de rigueur et de suivi

Sur des terres argileuses qui sèchent dès juin, l’ancien système reposait sur la production de stock de fourrage de sécurité via la quantité. « Je veille maintenant à ensiler plus tôt, pour un fourrage plus qualitatif et plus lactogène », explique Alexis Robert. Des analyses d’ensilage – maïs et herbe – sont régulièrement réalisées et permettent de recaler les rations. De nouvelles pratiques ont été mises en place : du foin broyé en big est destiné aux génisses pour augmenter leur ingestion ; de la paille ensilée brins courts entre quant à elle dans la ration de préparation aux vêlages ; Les veaux sont alimentés au lait en poudre, « avec un lait vendu à 500 €, je préfère le vendre », précise l’éleveur. Ce nouveau mode de gestion demande plus de rigueur, mais correspond pleinement à sa vision. « J’avais vraiment envie de piloter mon exploitation de cette façon », confie-t-il. Reste à peaufiner quelques points, comme la préparation au vêlage ou l’alimentation des veaux, mais la trajectoire est claire : faire de son élevage une entreprise performante, durable et motivante.


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