Le dernier en date est le Bénin, premier client des exportateurs français, notamment de poules de réforme, qui a annoncé vouloir « interdire » les importations en 2025. Le pays peut s’appuyer sur les expériences réussies de ses voisins, pionniers en la matière, le Nigéria et le Sénégal, qui importent désormais peu de produits avicoles. S’il venait à s’étendre, le phénomène menace les 300 000 à 400 000 tonnes de volaille européenne exportées en Afrique de l’Ouest. Les exportateurs français de volaille restent confiants. « Les exportations françaises en Afrique de l’Ouest sont majoritairement composées de produits à faible valeur ajoutée, notamment des poules pondeuses de réforme et des découpes de dinde », précise Mohamed Bouzidi, économiste à l’Itavi. Il souligne cependant que ces viandes ne sont pas totalement substituables, en particulier la poule de réforme, utilisée pour les plats mijotés. Pour certaines entreprises, le débouché est vital. C’est le cas de Volailles du Poher, qui exporte des poules de réforme au Bénin, au Togo, un peu Congo et au Gabon, parfois au Ghana. Laurex Ajavon, directeur général, dit maintenir son marché malgré la concurrence polonaise ou autre, grâce au soin apporté à ses poules congelées et en abaissant son prix autant que la concurrence le demande. L’exportateur témoigne que de précédentes mesures protectionnistes sont restées sans effet sur les poules importées, qui étaient restées moins chères. Les progrès indéniables des productions avicoles africaines ne le découragent pas. Il signale deux freins majeurs à la production industrielle : l’accès aux matières premières et l’instabilité de l’alimentation électrique des abattoirs. Le Nigéria, en dépit de ses restrictions aux importations, semble attractif à l’exportateur.Agrapresse…
Un protectionnisme avicole émerge en Afrique de l’Ouest
Pour protéger sa production avicole, l'Afrique de l’Ouest met en place des tarifs douaniers contre les importations américaine, brésilienne et européenne.
