La santé du troupeau est avant tout dans l’auge : « Avant d’ajouter des préparations pour stimuler l’immunité d’un ruminant, il faut lui apporter énergie et protéines en quantité suffisante pour le bon fonctionnement du rumen, éviter les acidoses et faire attention aux toxémies en fin de gestation », note Valérie Wolgust, vétérinaire, intervenant à la journée régionale ovine axée sur le thème de l’immunité, en mars dernier.
De la fibre et des rations équilibrées
De la fibre, de l’eau et du sel – « il n’y en a jamais assez » – sont les 3 éléments indispensables. 85 % des aliments sont digérés dans la panse où la flore ne fait pas de réserve. Il lui faut donc un apport continu et simultané d’énergie et de matières azotées, et si possible par des aliments avec la même vitesse d’assimilation : « Mieux vaut utiliser de l’orge et du tourteau de colza que de la mélasse et des protéines tannées… » Et dans ce fermenteur qu’est la panse, la flore ruminale a besoin d’eau pour fonctionner normalement.
La brebis doit ruminer. Pour cela, la fibre doit être apportée à l’auge en premier. Et qui dit rumination, dit salivation. 1 kg de foin grossier permet de produire 5 L de salive quand 1 kg de concentré n’en produit qu’1 L. Une brebis produit au total 10 à 20 L de salive par jour avec 1 % de bicarbonate de sodium, qui permet la régulation du pH de la panse.
Le rôle important du sel
Et pour disposer de ce bicarbonate de sodium (NaCl), il faut du sel. « Le sel ne se stocke pas. Tous les ruminants doivent donc avoir un libre accès au sel tous les jours, avec de l’eau à proximité des blocs de sel. »
Carole David