Nicolas Jourdren s’est installé sur 30 ha en 2023. La ferme reprise était déjà en production biologique. Le producteur de Taulé (29) cultive des choux-fleurs, des échalotes, du maïs grain, des légumes de conserve (pois, épinard et haricot) ainsi que 8 ha de blé de printemps meunier. Cette dernière espèce demande un suivi rigoureux, surtout « au niveau de la gestion de l’enherbement. Ici, les sols sont couverts toute l’année », explique-t-il, en guise de levier pour étouffer les adventices.
Trois passages de herse étrille
Cette année, au 6 mars, date du semis, la variété Lennox a été sélectionnée pour sa grande alternativité et sa bonne tolérance aux rouilles jaune et brune. Le précédent, un haricot, a laissé de l’azote dans le sol. Un couvert composé d’avoine et de seigle a poussé pendant l’hiver. « Je n’utilise pas de phacélie qui pourrait favoriser l’émergence de sclerotinia dans les haricots ». Ce couvert a été broyé pour le laisser se décomposer sur place, le sol a été fertilisé par un apport de compost de volaille (100 unités). « En laissant le couvert broyé sur place, les sols sont portants pour l’épandeur ». Puis, après le labour, la herse alternative a émietté finement la terre au moment du semis. Après la levée, un rouleau lisse a permis d’aplanir les parcelles. Le blé a été semé à une densité de 320 grains/m2 afin de prévenir des pertes dues aux passages d’outils de désherbage.
3 passages de herse
Le 10 avril a donné le top départ du désherbage, avec une herse étrille passée « dans le sens des rangs, à un blé au stade 4 feuilles. Avec les vents d’est fréquents, la culture était encore assez fragile ». Le second passage de herse a été effectué au 24 avril, cette fois-ci de biais par rapport aux lignes d’implantation. Cette herse ratisse environ 1 ha par heure. Un dernier passage est programmé dans les prochains jours, de nouveau dans le sens des rangs. La céréale couvrira alors les rangs, faisant de l’ombre à ses concurrentes. Dans cette course contre la montre, « l’idéal est de labourer au 15 février, puis de faire des faux-semis autour du 25 février. Mais avec les hivers humides que nous connaissons, c’est difficile d’intervenir ».
Pour donner un coup de fouet à la culture, un apport de magnésie et de manganèse sera réalisé. « J’apporterai aussi éventuellement du soufre vers la mi-juin ». Ce blé meunier sera récolté vers la mi-août.
Fanch Paranthoën
La force du groupe
Nicolas Jourdren a vendu l’an passé 20 t de sa production en direct à des meuniers, le reste a été livré à la coopérative Eureden. Le producteur fait partie du groupe céréales bio panifiables animé par la Chambre d’agriculture, groupe qui cherche à valoriser au mieux les céréales.