« Remplacer la Pac n’est pas si facile »

La Pac et sa gestion européenne a certes ses défauts. Mais aujourd’hui, peut-on vivre et soutenir une agriculture sans Pac ? C’était l’ambition du Royaume-Uni en voulant mener sa propre politique agricole. Viviane Gravey, maître de conférences à l’University de Belfast, nous dresse un tableau de ce tournant outre-Manche, 8 ans après sa décision du Brexit.

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Huit ans après le vote du Brexit, il règne encore de l’incertitude sur les programmes agricoles, très axés sur l’environnement, entraînant le moral en berne des agriculteurs outre-Manche. (© Donfiore - stock.adobe.com) | © 20347.hr recadre

Depuis 2020, date officielle du Brexit, les politiques agricoles se mettent petit à petit en place. Où en est-on ? L’agriculture fait partie des compétences des 4 régions constitutives du Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) : le Brexit a donc impliqué de détricoter 48 ans de lois européennes et de reconstruire 4 politiques agricoles. Les Anglais s’y sont lancés à corps perdu très rapidement, prenant de l’avance sur les autres régions en annonçant une phase pilote entre 2021 et 2024, ouverte à tous depuis janvier dernier. Mais tout est loin d’être en place : 8 ans après, il règne encore des flous et de l’incertitude sur les financements, les programmes et les modalités d’attribution des aides. Le Royaume-Uni, acteur dynamique du verdissement de la Pac, a toujours été séduit par les aides du 2nd pilier. C’est donc vers ce type de paiements directs au profit de programmes essentiellement environnementaux (et quelques aides à la compétitivité) qu’ils se sont dirigés dans ’l’Agriculture act’, leur nouveau programme de soutien à l’agriculture basé sur le concept : ‘De l’argent public en contrepartie de la création ou du maintien d’un service pour la société’. L’objectif est de légitimer les aides agricoles auprès du contribuable. Dans un premier temps, les aides directes ont été maintenues transitoirement : elles sont dégressives de 2021 jusqu’en 2027, avant d’être supprimées en 2028. De nombreuses décisions ont été imposées par les Anglais, pas toujours approuvées dans les autres régions, créant de grandes divisions au sein du pays. D’autant plus que si chaque région mène sa politique, le budget doit être validé par Londres. Leurs marges de manœuvre sont donc limitées. De l’argent public en contrepartie de la création ou du maintien d’un service pour la société Les nouveaux montants d’aides compensent-ils les anciennes aides de la Pac ? Les nouveaux programmes fonctionnent…

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