19464.hr - Illustration L’État souhaite accompagner la baisse des phytos
Agnès Pannier-Runacher en compagnie de Christian Mochet, un des associés du Gaec de l’Hervelière.

L’État souhaite accompagner la baisse des phytos

Le plan « Ecophyto 2030 » était au centre de la visite d’Agnès Pannier-Runacher sur une exploitation laitière en Ille-et-Vilaine. 250 millions € par an sur 3 ans vont être alloués à la recherche de solutions alternatives.

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, s’est rendue en Ille-et-Vilaine jeudi 14 mars. Après la visite du Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire (CFIA), qui se tenait à Rennes du 12 au 14 mars, elle a visité le Gaec de l’Hervelière à Servon-sur-Vilaine (35) en compagnie des trois associés, de responsables agricoles et d’élus.

Les enjeux liés à « Ecophyto 2030 » qui vise à diminuer de moitié l’utilisation des phytos pour la fin de la décennie par rapport à la période 2015-2017 ont été abordés. « Sur l’exploitation, nous avons réalisé des réductions de doses sur les fongicides et nous n’utilisons plus d’insecticides depuis plus de 10 ans. Les régulateurs ont également été arrêtés. Sur le maïs, nous avons accru le recours au désherbage mécanique », a illustré Christian Mochet, associé avec Jean-Paul et Christine Marchand.

« L’objectif de – 50 % n’est pas atteignable »

Mais selon l’élu FDSEA 35, « l’objectif de – 50 % n’est pas atteignable. L’agriculture évolue sur un temps long. Les cultures, c’est une fois par an. » Il a aussi rappelé les nombreuses règles qui encadrent déjà l’utilisation des phytosanitaires : homologation des produits, ZNT (zones de non-traitement), contrôle pulvérisateur, local phyto…

« Peu de pays ont fait autant d’efforts dans ce domaine avec une baisse considérable sur les phytosanitaires les plus dangereux », a souligné la ministre qui souhaite poursuivre dans cette voie. « La santé des agriculteurs, des citoyens et la protection de la biodiversité sont en jeu. Un budget de 250 millions € par an sur 3 ans va être alloué à la recherche de solutions alternatives. Le biocontrôle, les interventions mécaniques sont des pistes tout comme les nouvelles techniques génomiques (NTG). » « Demain, on en saura sans doute plus sur les molécules. Ma boussole sera la science », a-t-elle ajouté.

Changer la règle des prairies permanentes

Les agriculteurs ont par ailleurs souligné l’impasse sur les prairies permanentes (PP). « Nous demandons un changement de calcul du ratio en attendant de faire évoluer la réglementation. On ne peut pas figer nos prairies alors que l’élevage diminue. Entre 2018 et 2023, le cheptel bovin breton a régressé de 12 %, les PP de 4,6 % », a déclaré Laetitia Bouvier, présidente FRSEA. Les agriculteurs souhaitent que l’évolution des cheptels soit prise en compte dans cette réglementation européenne. Mais aussi que des signaux forts soient envoyés en faveur du maintien de l’élevage.

Un « raisonnement agronomique » demandé

Le sujet de la fertilisation a aussi été évoqué. « Nous devons nous fier à des calendriers en permanence alors que le climat et le vivant ne rentrent pas dans des cases », a reproché Florian Denais, élu JA. Un « raisonnement agronomique » est demandé par les agriculteurs. Et « des échanges d’azote pourraient être réalisés entre territoires : certains le traitent alors que d’autres achètent de l’engrais minéral… » Agnès Pannier-Runacher souhaite travailler sur « la souveraineté en engrais. »


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