Abandon et rebond

Edito - Illustration Abandon et rebond

Quand on regarde l’histoire de l’industrie et de l’agriculture, on ne peut manquer d’établir un parallèle entre ces deux piliers économiques. Surtout à partir des années 80. Car, c’est à partir de cette période que s’opère un basculement. Ou plutôt une sorte d’abandon. « La France se détourne de son industrie, ne la regarde plus, n’entend pas sa souffrance », résume Nicolas Dufourcq, directeur de BPI France. Des propos qui résonnent en agriculture, secteur partageant ce même sentiment d’abandon face au tertiaire qui s’élève alors dans l’échelle de valeur des emplois gratifiants. Les pays émergents, la Chine en premier avec son adoubement par l’OMC, s’emparent avec habileté de cette industrie délaissée par les pays occidentaux. Et c’est sans complexe qu’ils les inondent de produits manufacturiers et technologiques vendus deux à trois moins cher. Denier coup fatal pour ce qu’il reste de l’industrie française…

Un plan de réagriculturalisation serait sans doute opportun

À de nombreux égards, l’histoire de l’agriculture est comparable. Importation de produits alimentaires à bas prix, faible reconnaissance pour la fonction nourricière, revenu, l’agriculture s’est souvent sentie, elle aussi, abandonnée depuis le mitan des années 80. 

Il a fallu le choc du Covid, et la peur de manquer, pour redécouvrir le caractère essentiel de l’agriculture et de l’industrie. D’où le vaste plan de réindustrialisation lancé en France actuellement. Un plan similaire de ‘réagriculturalisation’ serait sans doute opportun à la veille d’un départ massif d’agriculteurs à la retraite. Il y a urgence. Car il faut être patient pour mesurer les effets de tels plans. L’industrie estime qu’il lui faudra une dizaine d’années de réindustrialisa-tion pour augmenter de 2-3 points sa contribution au PIB national. Il en faudra autant pour « redresser » l’agriculture.


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