Repenser l’emploi en agriculture

Avec près de 145 000 emplois directs générés, l'agriculture et l'agroalimentaire bretons sont un poids lourd de l'économie régionale. Aujourd'hui, le monde agricole est en mesure de proposer des emplois attractifs et diversifiés, à condition de s'en donner les moyens. C'est du moins ce que nous retenons de notre enquête auprès de professionnels. Gilles Burel, responsable à l'Anefa, insiste sur l'importance de la communication afin de faire connaître les nombreux atouts des métiers de l'agriculture : alors que le « consommer local » attire un nombre croissant de personnes, les emplois de l'agriculture et de l'agroalimentaire ont du sens ! Selon lui : « Il importe d'agir collectivement pour valoriser les métiers agricoles, lesquels ne se limitent pas au secteur de la production ». À ce titre, des actions sont menées par exemple auprès de collégiens, afin de faire connaître l'agriculture et la diversité des emplois qu'elle génère. Aujourd'hui, l'agriculture propose des postes hautement techniques qui requièrent de la polyvalence et une bonne faculté d'adaptation. En tant qu'exploitant, on porte plusieurs casquettes : faire les bons choix techniques et stratégiques, manager, communiquer, négocier… Les salariés agricoles aussi doivent développer de nombreuses compétences, au premier rang desquelles l’autonomie et la prise d'initiatives et, de plus en plus, une bonne maîtrise des nouvelles technologies. Parmi les plus de 38 000 postes proposés aujourd'hui par l'Anefa, nombreux sont ceux qui pourraient séduire des candidats recherchant un poste exigeant technicité, polyvalence et autonomie. Selon Gilles Burel, « ces évolutions du monde agricole impliquent de bien former les exploitants à la gestion du personnel », surtout sur la question du bien-être des salariés. Savoir fidéliser nos jeunes Pour approfondir le sujet, nous sommes allés à la rencontre de Bruno Péron, installé dans la commune de Plounévez-Lochrist dans le Nord-Finistère. Son exploitation compte 130 vaches laitières et 400 truies naisseur-engraisseur. Il emploie aujourd'hui quatre salariés, une apprentie et trois stagiaires. C'est plus que la moyenne régionale qui compte un peu plus de 2 emplois directs en production par exploitation. Mais la structure illustre une tendance bien marquée depuis le début des années 2000 : la part grandissante de l'emploi salarié dans les exploitations. Pour l'éleveur, ce besoin important en main-d’œuvre souligne l'importance de « savoir fidéliser nos jeunes ». Bruno Péron, très investi dans la formation des jeunes à travers l’accueil régulier de stagiaires de tous niveaux, mise sur des profils de jeunes qualifiés : il a donc choisi d'embaucher quatre de ses anciens stagiaires en CDI. « Cela permet à mes jeunes de développer progressivement leurs compétences mais aussi d'opérer une transition plus fluide en fonction des échelons de responsabilité ». Il ajoute que cela renforce la complicité au sein de l'équipe de salariés. Travailler pour vivre et non vivre pour travailler Il est conscient que la nouvelle génération dissocie bien la vie professionnelle de la vie personnelle. L'éleveur estime qu'il faut savoir comprendre les attentes importantes de son personnel concernant la vie privée. Il s’efforce d'être flexible sur les horaires de travail « à partir du moment où le boulot est effectué correctement et efficacement ». Selon lui, « la confiance doit être réciproque entre les salariés et l'employeur ». Cette relation est indispensable aux yeux de l'exploitant. Ce dernier organise en outre deux sorties annuelles en dehors du cadre du travail pour son personnel. Il estime que la convivialité contribue non seulement au lien social, mais aussi à la bonne marche de l'entreprise. Nous pouvons l'affirmer, il fait bon vivre et travailler dans l'agriculture en Bretagne ! Rédaction : BTSA ACSE 2e année de l'Iréo de Lesneven

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