Les aimants améliorent les traitements

Pour limiter la dérive et améliorer l’efficacité des traitements, l’EARL Guillerm a investi dans un système magnétique installé sur le pulvérisateur. Celui-ci change la structure physique de l’eau et augmente notamment la couverture de la bouillie. « Le plant de pomme de terre est une culture qui nécessite une qualité de pulvérisation irréprochable », déclare Jean-Luc Guillerm, agriculteur au Tréhou (29). « De plus, nous sommes confrontés à des interdictions de matières actives qui nous forcent à intervenir de manière la plus efficace possible ». Le Finistérien, qui travaille sur l’exploitation avec sa femme et son fils, décide alors de s’équiper en janvier 2022 d’un système pour améliorer la qualité de pulvérisation. Cette technologie, baptisée MagrowTec, est composée de deux pièces. La première vient se fixer à l’extérieur du pulvérisateur et est traversée par la bouillie en sortie de cuve. La seconde s’installe quant à elle dans le tuyau qui alimente les buses. Dépourvue d’électronique et d’alimentation électrique, la solution fonctionne uniquement avec des aimants présents dans les deux pièces. « Le champ magnétique réagit avec l’eau et favorise la création d’un plus grand nombre de gouttelettes de taille optimale pour la pulvérisation », explique Julien Mallet, responsable des ventes chez MagrowTec. Moins de dérive et vers des réductions de dose Testée pendant la campagne 2022, la solution se montre prometteuse. Des essais ont en effet été mis en place sur l’exploitation pour comparer la couverture de pulvérisation entre un pulvérisateur classique et un pulvérisateur équipé de la technologie aimantée. Ces derniers ont été réalisés dans les mêmes conditions (buses, pression, dose et vitesse). « Nous avons observé moins de dérive », explique Jean-Luc Guillerm. « La végétation était également mieux recouverte par le produit. Le taux de couverture était d’environ 48 % supplémentaires ». Avec ce système, les exploitants cherchent à maximiser l’efficacité des traitements nécessaires à la production de plant de pomme de terre. « Nous sommes particulièrement intéressés par l’amélioration de l’efficacité des produits contre les pucerons et le mildiou », précisent-ils. Au fil des années, les trois membres de l’EARL Guillerm espèrent également réduire les doses et diminuer le volume d’eau utilisé en passant de 250 à 200 litres/ ha. « D’après d’autres essais en France, en Belgique et aux Pays-Bas, il serait possible de réduire la dose de fongicides et d’insecticides de 25 % », indique Jean-Luc Guillerm. « Cela ne sera pas négligeable sur notre facture annuelle de phytosanitaires ». Un travail sur le long terme « MagrowTec est toujours à l’essai chez nous », tempèrent les agriculteurs. « Il nous faudra certainement plusieurs années pour tout connaître de cette solution ». La particularité des conditions météo de 2022 est aussi à mettre en perspective. « Nous avions réduit nos phytosanitaires car il y a eu beaucoup moins de pression mildiou en raison de la sécheresse ». Pour la campagne 2023, les producteurs souhaitent poursuivre les essais et utiliser la solution sur la totalité de leur surface de plant de pomme de terre et de céréales.

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EARL Guillerm, au Tréhou (29)

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