Une production en dessous des 200 000 t

Les chiffres d’affaires de la Sica Saint-Pol-de-Léon dégringolent en chou-fleur, échalote ou artichaut. En cause, une saison très sèche et chaude qui a pénalisé les rendements. Le temps sec et la chaleur ont laissé des traces sur les cultures légumières de la zone Nord-Finistère lors de la campagne 2021/2022. Marc Kerangueven, président de la Sica Saint-Pol-de-Léon (29), explique que la production totale de la coopérative est « en dessous de 200 000 t. L’artichaut a souffert : le sec et le chaud ont eu un fort impact sur le rendement et la qualité. Le chiffre d’affaires pour ce légume s’établit à 6 100 000 €, soit une baisse de 34 % par rapport à l’année précédente ». Le climat a aussi joué en défaveur des choux-fleurs, qui accusent un repli de 31 % de CA. En cause, la douceur hivernale qui a favorisé la pousse sans trouver en face les consommateurs. Les potimarrons ont aussi souffert (-23 % de chiffre d’affaires), en raison de rendements plus faibles. « Quand il fait chaud, la fleur des courges se referme, il n’y a pas de fécondation », rappelle le président. Le 3e groupe de légumes de la coopérative, représenté par les jeunes pousses, la mâche et la salade, montre en revanche une évolution positive (+9 % du CA, à plus de 13 millions €), expliquée par « la demande des opérateurs qui s’est maintenue et en parallèle une baisse des volumes dans les autres bassins de production ». Au total, les légumes représentent un chiffre d’affaires de 127 millions € (à - 10 % par rapport à la campagne 2020/2021), la branche horticole recule de 1 %, pour atteindre 43 millions €. La saison démarre bien en choux Pour ce début de saison 2023, les tendances montrent pour l’instant une bonne progression des prix. C’est le cas pour les choux-fleurs, portés par « une période de froid assez longue, les prix se sont maintenus. C’est une année où le calibre moyen est à un prix élevé, les producteurs n’hésitent pas à récolter avant que la tête n’ait atteint un calibre plus gros, ce qui évite aussi au passage les problèmes de feuillage ». En tomate et pour la prochaine saison, Marc Kerangueven s’inquiète du devenir du marché français, qui se porte habituellement « plutôt bien. Mais nous sommes attaqués par l’Espagne et la Belgique, ou plus encore par le Maroc, déjà présent cet hiver. Le pays n’arrête pas d’augmenter aussi bien en volume qu’en chiffre d’affaires, et se développe sur le segment à valeur ajoutée des petits fruits. Si les consommateurs et les GMS jouent le jeu, nous arriverons à nous en sortir. Sinon, l’année sera difficile », prévoit le responsable.

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