15324.hr - Illustration Un quart des salariés n’ont pas de WC sur leur lieu de travail
Jean-Luc Hilary et Éric Passetemps, respectivement président et vice-président de l’association des salariés agricoles du Morbihan ont présenté les résultats de l’enquête nationale, à Locminé (56).

Un quart des salariés n’ont pas de WC sur leur lieu de travail

Une enquête nationale sur les besoins des salariés agricoles, réalisée ces 6 derniers mois via les réseaux sociaux, révèle des conditions de travail où le meilleur côtoie le pire.

Un quart des 435 salariés qui ont répondu à l’enquête réalisée par l’Association des salariés agricoles de France se sont plaints de ne pas avoir de toilettes sur leur lieu de travail. Problématique, surtout pour les femmes. 39 % n’ont pas de salle de repos pour déjeuner. Certains, essentiellement en production porcine, bénéficient d’équipements complets allant de la douche à l’espace cuisine, parfois pour des raisons sanitaires. « C’est très disparate ; des efforts restent à faire, surtout en maraîchage, en serres et lors du ramassage des volailles », indiquait Jean-Luc Hilary, président de l’Association des salariés du Morbihan, lors de leur assemblée générale. 22 % n’ont pas d’équipements de protection individuelle : gants, chaussures de sécurité, lunettes… Près de la moitié ne savent pas s’il existe un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) sur l’exploitation. 20 % des enquêtés ne se sentent pas en totale sécurité au travail. « Ils craignent un accident (matériel ancien et vieillissant) ou une maladie liée à l’utilisation de produits chimiques ».

Peu de primes financières

La moitié des salariés souhaiteraient une formation technique complémentaire. « Je travaille en grandes cultures », dit l’un d’eux, « énormément de compétences sont demandées dans différents domaines tels que la mécanique, la conduite, le bricolage, le GPS… ». Une grande majorité indique trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Pour les autres (16 %), le temps de travail empiète trop sur leur vie privée. « Ils n’admettent pas d’être appelés de façon intempestive pour revenir travailler sur leur temps de repos », reprend Jean-Luc Hilary. Un tiers des enquêtés assurent que leurs horaires ne sont ni bien définis ni bien respectés. Certains se plaignent de se voir imposer leurs dates de congés. 41 % ne touchent aucune prime financière. Un tiers des répondants ne se sentent pas reconnus au sein de leur structure. « On parle beaucoup du mal-être des agriculteurs ; il faut aussi évoquer celui des salariés, notamment dans les régions où ils sont plus isolés qu’en Bretagne ». La profession doit s’emparer du sujet et répondre aux demandes exprimées dans cette enquête ; seulement 34 % des enquêtés pensent rester dans leur entreprise, dans les deux ans à venir. C’est peu. Quand un salarié quitte la profession, il ne revient pas et décourage des candidats potentiels. 

Une enquête en 38 questions

435 salariés ont répondu :
• 40 % des répondants sont des femmes ;
• 73 % ont entre 19 et 50 ans ;
• 42 % travaillent en élevage ;
• 47 % sont en CDI ;
• 46 % sont dans des entreprises avec plusieurs salariés ;
• La majorité sont dans l’Ouest de la France.


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