12490.hr - Illustration L’agroécologie dans les gènes
David Esnault, animateur technique à l’OBS.

L’agroécologie dans les gènes

Les légumes de demain naissent à l’OBS. Ils seront plus résilients face aux aléas climatiques, tout en correspondant à la demande du consommateur et aux critères de récolte demandés par les producteurs.

Les travaux de l’OBS sont en passe d’arriver à proposer aux producteurs de légumes un artichaut tolérant au mildiou. « Nous en sommes à mi-parcours », estime David Esnault, animateur technique à l’OBS, qui ajoute que les futures variétés devront « se conserver et avoir un comportement stable, quelles que soient les années ». L’Organisation bretonne de sélection œuvre depuis plus de 50 ans à la création de nouvelles variétés, « en phase avec ce qu’on appelle aujourd’hui l’agroécologie. Les variétés actuelles de chou-fleur sont tolérantes au mycosphaerella, les échalotes Molène et Méloine tolèrent le mildiou. C’est un travail de sélection démarré il y a 15 ans, et qui répond à ce jour à la demande des producteurs et des consommateurs de baisser les IFT », rappelle Marc Kéranguéven, président de la Sica de Saint-Pol-de-Léon (29).

Préserver la biodiversité

Si les artichauts, les choux et les aliums représentent la plus grande partie des recherches menées à la station de l’OBS de Plougoulm (29), « nous pouvons être missionnés sur du potimarron, de la carotte pourpre. Pour exemple, nous avons travaillé sur le crosne, qui se développe par multiplication végétative. Suite à nos recherches en laboratoire sur l’apex de la plante, nous sommes capables de la régénérer, mais sans virus ».
Les techniciens de l’OBS peuvent compter sur la collection de graines préservées dans un véritable blockhaus. En partant de variétés qui ont des caractéristiques intéressantes, « cette importante collection permettra de répondre aux enjeux de demain, en s’adaptant aux stress hydriques ou à une moindre dépendance de la fertilisation azotée ».

La diversité des variétés cultivées apporte des solutions « à la diversité de nos producteurs, dont les attentes peuvent être différentes ». Pour Georges Guézennoc, producteur de Kerlouan (29), le fait de « produire avec moins d’intrants, et donc moins d’impacts sur l’environnement, contribue à rétablir la biodiversité perdue ». La sélection de nouvelles variétés se fait en collaboration avec les agriculteurs qui font remonter des critères tout aussi importants « comme la facilité de coupe de choux-fleurs pour les récolter ». Pour lancer deux nouvelles variétés de chou-fleur chaque année, les techniciens doivent en amont réaliser 2 000 croisements. 

Amener de la couleur

Dans les nouvelles orientations de recherche, des légumes de couleur. « En écoutant les attentes de nos clients, nous sommes à l’affût. Ainsi, nous faisons remonter les demandes de crosnes ou de choux romanesco en couleur orange, toujours dans le souci d’avoir une gamme plus large », explique Patrick Guivarc’h, en charge de la diversification à la Sica de Saint-Pol-de-Léon. En essai depuis 3 ans, cette crucifère orangée est essayée en grandeur nature, au champ. Elle sera plutôt destinée au marché de la restauration hors foyer.


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